Test – Under Cover : le Time Crisis VR qui ferait mieux de se cacher

Ca vous dirait d’empoigner à nouveau votre flingue dans un bon vieux shoot façon Time Crisis ? Mieux : le faire en réalité virtuelle ! C’est la promesse ambitieuse du jeu Under Cover que de nous faire ressentir l’adrénaline dans un shoot immersif comme à la belle époque…

[MAJ 06/03/2024 : VIDEO-TEST d’Under Cover META]

Les années 90 ont vu se populariser dans les salles d’arcade le genre rail-shooter avec en tête de prou des titres mythiques comme Virtua Cop, House of the Dead et surtout Time Crisis. Développé par Namco à l’époque, Time Crisis introduisait une innovation en terme de gameplay: celle d’une pédale physique permettant d’esquiver les tirs ennemis tout en rechargeant son arme. Outre votre capacité à éliminer vos ennemis dans le temps imparti , cette idée originale visait à maintenir une forme de tension et à jouer de vos réflexes quant à la gestion nécessaires des munitions.

Retour dans les années 90

S’inspirant librement de ce conceptUnder Cover se pose ici comme la référence du genre transposé en réalité virtuelle sur les casques Meta. Au démarrage du jeu, le titre vous propose de jouer en solo ou en coopératif avec une IA ou un véritable joueur. Un bon point pour ceux qui recherchent avant tout l’esprit convivial de ce type de jeu. Et il faut bien l’avouer : Under Cover transpire de tous ses pores quant à son inspiration de la franchise de Namco. Tout d’abord, le joueur est immergé dans un décor de salle d’arcade avec en ligne de mire une borne de jeu rappelant indubitablement celle de Time Crisis. Après s’en être approché, on empoigne son pistolet façon GunCon et tire sur l’écran de jeu pour démarrer.

ACTION !

Vous voilà embrigader dans une sombre affaire de soldats lobotomisés à la solde d’un richissime savant fou. Votre mission : libérez le monde de ces vilains en les liquidant ! Contrairement à Time Crisis, le ton du jeu du jeu est tourné vers l’autodérision. Les ennemis sont stéréotypés et l’humour, bourrés de références, est omniprésent. On notera à ce propos un doublage anglais assez réussi. Dans la peau d’un duo d’infiltrés, le joueur est embarqué dans une croisade haletante sur fond de fusillades . A vous de choisir entre deux agents : Red-eye qui dispose d’un pistolet entièrement automatique ou Magnum et son puissant six-coups qui élimine d’un seul tir les ennemis les plus faibles. Quelque soit votre préférence, votre parcours sera identique : seuls les points de vue liés à votre positionnement différent, ce qui est dommage.

L’espionne qui m’aimait

Côté jouabilité, on vise en pointant naturellement sa manette vers l’ennemi et on appuie sur la gâchette pour tirer. Selon que vous êtes droitier ou gaucher, le pistolet se déplace en fonction. Il en va de même si vous rapprochez vos mains : vous empoignez alors votre pistoler à deux mains. Baptisé sobrement Active Cover System, la couverture est activable de deux façons : soit par l’esquive physique (on se baisse réellement pour recharger et éviter les tirs ennemis avant de se relever), soit par l’appui d’un bouton sur la manette à défaut de disposer d’une véritable pédale. Autant vous prévenir tout de suite, l’esquive physique remplira le rôle d’une bonne session de renforcement musculaire au bout d’une demi-heure de jeu avant que vous cédiez pour le mode bouton pour plus de confort (vos jambes vous remercieront). Comme quoi la réalité virtuelle, ça peut être très physique ! A noter que l’on peut jouer en mode stationnaire, assis comme debout. D’ailleurs, l’ensemble des déplacements à travers les niveaux est automatique : il vous suffit de regarder les tracés pour vous déplacer. Si le principe est louable, j’avoue ne pas comprendre l’intérêt car cette pseudo liberté de déplacements se traduit par des chemins qui ne bifurquent que très rarement en réalité.

Les armes fatales

Les séquences de shoot sont plutôt dynamiques dans l’ensemble mais manquent sincèrement de précisions. Une partie de l’environnement est destructible. Il est assez facile de déceler les éléments permettant de vous aider à éliminer le plus d’ennemis tels que les barils explosifs. Comme dans Time Crisis, des indicateurs rouges apparaissent lorsqu’un tir ou un coup mortel est en approche. J’ai ainsi remarqué un timing du danger différent en fonction des ennemis, ce qui fait que je me suis souvent pris le dommage en me relevant pensant pourtant que le coup était passé. Avec une barre de santé de six coups seulement, autant dire que le besoin de la recharge se fait vite ressentir. Fort heureusement, des bonus santé sont disséminés ou cachés dans les niveaux pour faire le plein. On trouvera aussi des armes alternatives comme la mitraillette, le fusil à pompe, le lance-roquettes ou plus extravagant, le pistolet à balle. Pas de possibilité par contre d’accumuler des armes, de les sélectionner ou de les passer à son co-équipier : l’arme est attribuée par défaut automatiquement au joueur qui l’a récupéré.

Tant de crises pour ce résultat

La réalisation est le principal maillon faible du jeu. Le parti pris de reprendre un graphisme façon Système 22, tout en aplat et très coloré, a certes son charme mais se révèle vite désuet. Bien que bénéficiant de thématiques différentes, les décors se montrent répétitifs à la longue et on a souvent l’impression de faire le tour dix fois dans le même stage. Pas de sang à l’écran ici puisqu’on affronte principalement des robots soldats dont l’apparence reprend les codes couleurs de Time Crisis : bleu pour faible, rouge pour dangereux, marron pour les gros artilleurs. Même la voix-off crie « ACTION » avant chaque début de fusillade et une musique entraînante semble tout droit sorti d’un James Bond. Quelques effets visuels sortent aussi du lot comme ce camion qui explose un mur ou la séquence dans un parc d’attraction en mouvement. Au final, Under Cover comptabilise seize niveaux, divisés en quatre chapitres, avec une moyenne de dix à quinze minutes par niveau. Divertissant durant la première heure de jeu, on ressent une certaine lassitude ensuite. Et malgré l’attractivité de vouloir faire un meilleur score, on peut sérieusement douter de sa rejouabilité surtout en solo une fois le titre bouclé. Un potentiel évident qui pêche sérieusement par son manque d’ambition et de moyens…

Under Cover est actuellement disponible exclusivement sur Meta 2 et Meta 3.

VERDICT
6/10

JEU - Under Cover Meta

Sacrée déception qu’Under Cover ! Derrière la promesse de l’hommage à Time Crisis, le titre ne parvient pas à retranscrire totalement les sensations de son illustre modèle. Pourtant, l’idée de transposer le genre en VR est bonne et renforce l’immersion. On s’amuse même plutôt bien lors des parties en duo avec un pote et l’envie de progresser dans les niveaux est bien là. Mais il est dommage que l’ambition ne soit pas à la hauteur des moyens engagés, avec des graphismes à la traîne, un manque de précision dans les tirs, des environnements répétitifs et l’absence de véritables idées innovantes. Au final, on en en conserve plus le souvenir d’un copier/coller brouillon au final une fois la partie terminée, qui n’incite pas à y retourner. 

On adore…

  • Le dynamisme des partis
  • Des clins d’oeil sympas à Time Crisis
  • L’autodérision des dialogues et la qualité de son doublage
  • La possibilité de jouer à deux en coopération
  • Les deux modes de couverture possibles
  • Un prix abordable

On déteste…

  • Une réalisation à la traîne
  • Des environnements qui se répètent beaucoup dans chaque univers
  • Des tirs trop imprécis
  • Un manque de rejouabilité flagrant
  • Un manque d’innovation en reprenant simplement le mécanisme de jeu de la couverture pour recharger

Test réalisé sur casque VR Meta 2 à partir d’un code dématérialisé du jeu envoyé par l’éditeur SigTrap.

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