TEST – The King of Fighters XIV PS4

Septembre 2015 : SNK Playmore annonce l’arrivée The King of Fighters XIV sur PS4 lors du Tokyo Game Show, engendrant à la fois inquiétude et espoir sur le retour de la série au premier plan. Un an après et un Street Fighter V arrivé entre temps, qu’en est-il finalement ?

The King of Fighters XIV

Cinq années auront été nécessaires à SNK Playmore (redevenu SNK depuis l’année dernière) pour donner naissance à un nouvel opus de sa saga The King of Fighters. Le rachat de SNK Playmore par le chinois Leyou Millenium à l’été 2015 prend donc forme par le retour en grâce des licences phares SNK. Lors du rachat, le groupe chinois avait en effet affiché son ambition de remettre sur les rails les licences Metal Slug, Samurai Shodown et surtout The King of Fighters. Ainsi, outre l’arrivée de The King of Fighters XIV, ce sont une BD, une série animée ainsi qu’une série drama télévisée, toutes deux basées sur la licence, qui devraient débarquer d’ici quelques mois d’abord sur le marché chinois, coréen et japonais puis en Occident.

Avec une telle annonce stratégique en mode trans-médias »façon Marvel », on pouvait donc craindre une surexploitation de la franchise, au détriment du jeu vidéo annoncé comme le digne successeur des principaux épisodes de la saga. Il n’en est rien en réalité. Bien au contraire même, puisque les mois qui ont suivi l’annonce du titre ont ravivé la flamme de la communauté des joueurs, rassurés sur les intentions de l’actuel SNK. Qui l’aurait crû?

Rachat par le chinois Leyou Millenium: la dernière chance de SNK ?

Pourtant, il y avait de quoi prendre peur: c’est la seconde fois que The King of Fighters fait le pari de se mettre à la 3D, après une tentative calamiteuse avec KOF Maximum Impact au début des années 2000 sur PS2. Le traumatisme était si fort que face au succès de Street Fighter IV qui parvenait à réconcilier le jeu de combat et la technologie 3D, SNK Playmore prenait le contre-pied en persistant sur le maintien d’une 2D classique pour donner naissance à un KOF XII en guise de reboot de la série. L’accueil mitigé du titre poussera l’éditeur à ajuster sa copie avec un excellent KOF XIII mais trop tard: les ventes du titre ne parvenaient pas à rivaliser avec le succès populaire du jeu de Capcom. C’est dire la surprise des joueurs que de voir renaître la franchise de nos jours.

The King of Fighters XIV

Hasard ou pas, le moment est même plutôt bien choisi car Street Fighter V qui fustigeait les attentes de nombreux joueurs a déçu par ses aspects trop « matérialistes » en dépit d’une réalisation technique à la hauteur. Le moment est donc bien choisi pour The King of Fighters XIV afin de ramener à lui cette frange en recherche d’un bon jeu de combat sur PS4 mais aussi une nouvelle génération de joueurs qui découvrent la série.

The King of Fighters XIV

A King of Magic

Décidés à gommer ses erreurs sur les derniers KOF, les développeurs affichent d’emblée leur volonté de plaire à un nouveau public au lancement du disque: impossible d’accéder à l’ensemble des modes de jeu avant d’être passé par une indispensable phase de tutoriel pour appréhender les basiques. Les habitués de la série seront surpris de retrouver rapidement leurs marques, avec une jouabilité accessible et nerveuse tutoyant celle des meilleurs épisodes de la Neo Geo.

Rush et Blowback : la volonté de plaire à un nouveau public

Les novices n’ont pas été oubliés avec l’introduction d’un système ingénieux de combos semi-automatisés baptisé Rush: à proximité de votre adversaire, il suffit de marteler quatre fois de suite le bouton Carré pour lancer un combo dévastateur finissant par un Super. Mieux: la technique Blowback (deux boutons Fort) peut servir d’enclencheur pour une série de combos manuels, devenant ainsi un point de départ idéal pour s’entraîner aux enchaînements. Ajoutons aussi une évolution intéressante du mode MAX. Plus question en effet d’avoir sa barre de vie virée au rouge pour en profiter: à l’instar des EX de Street Fighter V, vos coups spéciaux feront plus de dommage momentanément si vous sacrifiez une barre de Super.

The King of Fighters XIV

Plus on est de fou, plus on rit !

L’autre bonnes nouvelle vient du roster qui engage 50 personnages d’emblée de jeu. Un record dans la série ! Les sceptiques penseront à la pratique du clonage / recyclage façon Evil Iori pour gonfler les effectifs et ils auront tort. Chaque combattant se joue ici différemment, arborant sa propre personnalité et des techniques de combat uniques. On est même stupéfait par le travail minutieux des développeurs sur cet aspect: si l’on s’attachera naturellement aux incontournables de la série que sont les Kyo Kusanagi, Iori, Les Bogard & co, les petits nouveaux ont leur mot à dire et n’ont rien à envier à leurs aînés en terme de charisme. Comme l’électrisante et fantasque Sylvie Paula Paul, l’un des combattants les plus loufoques qu’il m’ait été donné de voir dans un jeu de combat. Citons aussi Meitei’kun et ses stands façon Jojo’s, Hattori, le ninja brésilien (!) qu’on jurait échappé d’un épisode de Naruto, ou Alice, grande fan de Terry Bogard aux coups dévastateurs. Dans un autre registre, on appréciera les clins d’œil aux autres titres SNK avec l’équipe Another World: Nakoruru de Samurai Shodown et deux titres pachinslot inconnus chez nous incarnés par Mui Mui et Love Heart. Ceci n’est qu’un aperçu du beau monde proposé par KOF XIV.

The King of Fighters XIV

Un chara-design dans les choux

Abordons la réalisation du jeu à présent. Premier constat: le passage à la 3D des graphismes d’origine est satisfaisant, loin des errements de KOF Maximum Impact. Les combattants sont reconnaissables, fidèles pour la plupart à leurs homologues pixelisés, et bénéficient d’une animation travaillée en plus d’être dynamique. Là où le bât blesse, c’est au niveau du chara-design global qui laisse à désirer, faisant regretter le style 2D de la grande époque SNK. Le manque d’expression sur les visages leur donne un aspect trop lisse, limite poupée. Un point navrant qu’on espère absolument corriger dans le prochain épisode. Second constat: les stages sont correctement réalisés mais se montrent inégaux dans l’ensemble, tout comme les reprises musicales, correctes sans plus. Même punition pour l’interface des modes de jeu, trop simpliste et manquant de personnalité.

The King of Fighters XIV

La brute Antonov, 1er boss de fin et organisateur du tournoi

Des modes de jeu, parlons-en justement. Si on pouvait fonder quelques espoirs sur le mode Histoire, il s’avère décevant au final: les quelques cinématiques CG qui posent le contexte du tournoi KOF sont identiques quelques soient les combattants engagés. Les parties ne se différencieront que par les endings personnalisés. Par contre, les scénettes cachées se déclenchant à la rencontre de certains combattants (Andy et Mai, Terry et Alice, Kim et son maître Luongo…) sous certaines conditions sont sympathiques et donnent envie d’aller les rechercher. On débloquera aussi la Galerie avec de chouettes illustrations et les cinématiques débloquées. Les joueurs pourront sinon compter sur un mode Entraînement complet, qui a même droit à une version en ligne pour s’entraîner à deux joueurs, ce qui est suffisamment rare pour être signaler.

The King of Fighters XIV

On trouvera également un mode mode Mission, regroupant les Défis (assez ardus pour le coup), Contre-la-montre et Survie. De quoi faire avant de se lancer dans l’arène du jeu en ligne. A noter enfin que le jeu est intégralement localisé en français.

Monter son équipe et se lancer dans des matchs en ligne 3VS3 à 6 joueurs

Le mode Jeu en Ligne de KOF XIV propose de la diversité de son côté. En plus du 1VS1 classique en match amical, on peut aussi se lancer dans la compétition.  Sur ce terrain, vous pourrez opter pour le 1VS1, le 3VS3 entre deux joueurs et surtout le 3VS3 à six joueurs où chacun contrôle un seul combattant. Une option bienvenue qui tranche avec les autres jeux de combat existants étamper te de la convivialité entre membres d’équipe. Il reste que les serveurs semblent encore trop fragiles, même entre joueurs français, avec des parties qui saccadent si la connexion réseau ne s’avère pas optimale. Espérons que les choses s’amélioreront dans les prochaines semaines si le succès est au rendez-vous, chose qu’on souhaite à The King of Fighters XIV de tout cœur. Le roi est mort, vive le roi !

The King of Fighters XIV sort le 26 août exclusivement sur console PS4.

VERDICT
8/10

JEU - The King of Fighters XIV PS4

Qui l’aurait crû? Alors qu’on pensait la licence enterrée dans les années 90 malgré de nombreuses tentatives de reboot, il semblerait que SNK ait enfin trouvé le bon compromis pour relancer sa franchise phare. Car The King of Fighters XIV parvient à allier un gameplay accessible, un niveau de technicité énorme et une réalisation plus qu’honorable. Quand le voisin Street Fighters V fait payer au prix fort ses personnages supplémentaires, KOFXIV livre avec générosité un roster de plus de cinquante personnages sur la même galette. Et il n’est pas question de recyclage ici: la variété est bien au rendez-vous. Si l’on excepte sa fausse note sur le chara-design des combattants, voilà une valeur sûre qui mérite que l’on s’y attarde.

On adore…

  • Enfin un passage de KOF en 3D nerveux et réussi !
  • L’accessibilité pour les novices découvrant la série
  • Une marge de progression technique énorme
  • Un roster ÉNORME et disponible le jour de la sortie du jeu…sans remettre la main à la poche: what else ?
  • Les scènettes entre persos à trouver
  • le 3vs3 à 6 joueurs en ligne
  • Compatibilité des sticks PS3 avec le patch

On déteste…

  • Un chara-design inégal, avec un aspect un peu trop lisse
  • Certains décors moins réussis que d’autres
  • un mode Story décevant
  • Les petits temps de chargement entre chaque combat
  • Le mode Défi qui porte trop bien son nom
  • L’interface austère des menus
  • Le serveur du jeu en ligne pas encore suffisamment rôdé

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