Test – Marvel’s Guardians of the Galaxy : de supers anges gardiens convaincants ?
|La boucle Tomb Raider à peine achevée, le studio Eidos Montreal s’était jeté à corps perdu dans un tout autre projet délirant: adapter en jeu vidéo les sidérales et sidérantes aventures des Gardiens de la Galaxie de Marvel ! Mission réussie ?
Moins renommés que les Avengers, Les Gardiens de la Galaxie font pourtant partie intégrante de l’univers des super-héros Marvel. Il s’agit d’une bande d’aventuriers qui ont soif de justice et au look plutôt… hétéroclites! Jugez plutôt: un meneur amateur de blagues potaches, un raton laveur grincheux, la fille d’un tyran, une brute épaisse et…. un arbre qui s’exprime avec une seule phrase « Je s’appelle Groot » ! Cette bande de joyeux lurons emmène ses lecteurs dans des aventures spatiales rocambolesques depuis 1969, date de leurs premières apparitions en comics. La gloire auprès du grand public est arrivée avec le cinéma avec deux longs métrages. Fort de ce succès, le studio Eidos Montréal nous livre ici leurs propres visions de l’univers des Gardiens de la Galaxie. A l’image du récent jeu vidéo Avengers, ceux ayant vu les films seront surpris par le traitement esthétique des personnages dans cette adaptation. Rassurez-vous: on fait vite abstraction de cet aspect au cours du jeu.
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…
Dans Marvel’s Guardians of the Galaxy, on incarne le héros Star-Lord mais également ses compagnons de route, Gamora, fille de Thanos, Rocket le raton laveur, Drax le destructeur et l’arbre Groot. Douze années se sont écoulées depuis la guerre des Chitauris, sortes d’extraterrestres qui constituaient l’armée de Loki – frère de Thor – vu dans les films Avengers. Nos héros de la galaxie se retrouvent désœuvrés et à la recherche de missions pour se renflouer. Durant l’une d’elle, ils échouent dans la capture d’une créature rare pour le compte de la collectionneuse Lady Hellbender. Pire: nos gardiens se voient même infligés une lourde amende par Nova, la police galactique, pour avoir enfreint une zone sécurisée. Le seul moyen de s’éviter la prison est de rassembler la somme d’argent suffisante dans un délai de trois jours ! C’est au cours de leur quête que des connaissances et surtout des mauvaises rencontres s’interposeront sur leurs chemins.
Les Avengers du risque
Contrairement à Avengers et son côté monde ouvert, Marvel’s Guardian of the Galaxy est un jeu d’action aventure en solo. On suit le déroulement de l’histoire de façon presque linéaire. Je dis « presque » car durant certaines séquences de dialogues, des choix proposés ont pour conséquence de modifier la suite de l’aventure. En réalité, les conséquences s’avèrent plutôt minimes puisqu’elles influent sur des séquences secondaires ou des raccourcis dans l’histoire. Au final, l’histoire principale reste la même et ne présente que peu d’intérêt à être rejouée. Pour autant, on se laisse entraîner par les mésaventures de nos héros, entrecoupées de flashbacks sur les origines de Star-Lord et de son équipe. Le titre est rythmé et les séquences d’actions fusent. Des phases d’exploration s’inviteront aussi où il faudra mettre à profit les capacités propres de chacun de nos gardiens. En appuyant sur la touche L1 sur PS5, on sélectionne le gardien selon la situation : Groot a la capacité de créer un pont pour accéder à des endroits éloignés; le mécano Rocket hacke un système de commandes; la belle Gamora dégage les passages entravés au moyen de ses fines lames, Drax use de sa force pour déplacer des montagnes.
Frappe-moi si tu peux !
Les combats suivent le même principe. Durant cette séquence, plusieurs capacités sont octroyées à chaque gardien. Celles-ci se débloquent au fur et à mesure que l’on progresse dans l’histoire. Lors des affrontements, on pourra déclencher une super attaque en combinant simultanément L1 et R1: un rassemblement se déclenche pour motiver les troupes. Des moments assez jouissifs bien que pas toujours clairs dans le feu de l’action, pour ne pas dire brouillons. On contrôle principalement Star-Lord lors de ces phases, alternant shooting à la troisième personne et close-combat. Rocket s’improvise en maître des explosifs. Groot immobilise ses proies. Gamorra joue de sa vitesse d’exécution pour trancher dans le vif. Quand à Drax, il use de toute sa puissance pour déstabiliser les adversaires les plus tenaces. J’ai bien aimé les moments « rock metal » une fois le « Rassemblement » réussi, procurant un vrai sentiment de puissance et d’euphorie. Bien qu’impressionnants dans leurs mise en scène d’ouverture, les combats de boss sont variables par leur qualité. En dehors de l’exploration et des combats, le joueur profite de quelques séquences sympathiques de vol à bord du vaisseau Milano et de rares mini-jeux qui s’invitent parfois.
Je s’appelle Groot !
Abordons enfin la réalisation de Marvel’s Guardians of the Galaxy. Encore une fois, le premier choc visuel du design des personnages s’estompe rapidement et finit par plaire. A l’exception faite de Star-Lord que je trouve peu charismatique. Visuellement, le titre surprend par ses tons volontairement criards en vue de donner au titre un certains cachet. Les daltoniens apprécieront le traitement « 200% Gamma », d’autres pourront être rebutés. Par ailleurs, si la modélisation des personnages est globalement réussie, certains éléments se montrent plus sommaires. D’un point de vue jouabilité, elle s’avère satisfaisante en dépit de quelques bugs rencontrés lors de sauts ratées ou de chutes imprécises. Parmi les points forts relevés, j’ai retenu la richesse des dialogues entre les protagonistes: s’adaptant à toutes les situations, ils se montrent bluffant et renforce le sentiment d’attachement aux personnages. Et le tout en français, chose remarquable ! Le registre musical est aussi très varié, avec plus d’une trentaine de véritables tubes des années 80 (Take On Me (A-Ah), Call Me (Blondie)). A noter que le titre bénéficie aussi de morceaux originaux conçus pour le jeu sur fond de rock métal.
Marvel’s Guardians of the Galaxy est actuellement disponible sur consoles PS5, Xbox Serie X|S, PS4, Xbox One et PC.
VERDICT
JEU - Marvel's Guardians of the Galaxy
Marvel’s Guardian of the Galaxy coche beaucoup de cases sans se montrer transcendant pour autant. Loin des errements d’Avengers, le choix d’orienter l’adaptation du comics sur une aventure solo est payant. Les joueurs se laisseront aisément embarquer dans les galères des plus loosers des super-héros Marvel. Les affrontements procurent adrénalines et les cinématiques se montrent réussis. Le parti pris graphique, la faible incidence des choix et la répétitivité des schémas de combats pourront rebuter ceux qui ne connaissent pas l’univers. Les autres apprécieront l’humour omniprésents au travers des dialogues, les clins d’œil au MCU Marvel et le charisme des protagonistes. A essayer avant d’adopter.
On adore…
- Les dialogues originaux et doublés, travaillés dans toutes les circonstances !
- Le charisme des Gardiens
- Les affrontements intenses
- Les cinématiques réussies
On déteste…
- Des schémas de combats qui se répètent à la longue
- Le design clivant de certains personnages et des environnements
- La linéarité du genre ne pousse pas à la rejouabilité, compte tenu de la faible incidence des choix sur la suite des événements
- Quelques bugs sur des déplacements ou sauts mal réceptionnés
Test réalisé sur Playstation 5 à partir d’une version dématérialisée envoyée par l’éditeur SquareEnix France.