TEST – The Legend of Zelda : A Link between worlds 3DS
|THE LEGEND OF ZELDA – Chaque sortie d’une nouvelle aventure de Link est un événement. Et bien que la série ait un peu perdu de sa superbe ces dernières années avec des épisodes controversées comme Skyward Sword, les fans n’en finissent pas de se délecter des quêtes chevaleresques concoctées par Nintendo. Le dernier épisode en date sorti sur la console portable 3DS offre d’ailleurs une sensation de fraîcheur que l’on pensait oublier avec le temps…
Nombreux sont ceux qui citent l’épisode d’Ocarina of Time comme l’un des Legend of Zelda les plus réussis. Mais celui qui a marqué les mémoires de toute une génération, c’est bien le 3ème épisode A Link to the Past. Indéfectiblement lié au succès de la console Super Nintendo, son univers, ses armes, ses ennemis et ses musiques ont définitivement posés les bases intrinsèques de la série qui perdurent encore aujourd’hui. Et si Nintendo s’est décidé à donner une suite à ce volet mythique, ce n’est pas un hasard. Acculé dans les chartes par des ventes décevantes de sa dernière console de salon Wii U, le constructeur japonais cherche le moyen de relancer la machine en puisant dans ses succès d’antan, quitte à reprendre les mêmes recettes. Super Mario 3D World s’inscrit dans cette mouvance de retour aux sources du gameplay, cocktail détonnant mêlant les transformations de Super Mario Bros 3, la richesse de Super Mario 64 et et la convivialité de New Super Mario Bros Wii.
Les premières minutes dans A Link Between Worlds d’ailleurs ne trompent pas le fan nostalgique: on retrouve toutes les mécaniques d’A Link to the Past, y compris la vue de dessus. Comme si le jeu n’avait pas bougé d’un iota… près de 23 ans après sa sortie ! A un détail près cependant et qui a son importance: le tout est désormais modélisé en 3D. C’est assez surprenant de premier abord et donne même un air bouffi à notre héros Link, dont le physique s’inspire désormais des premiers épisodes de la série. Comme dans chaque épisode, on démarre l’aventure tel un novice, sans arme et assiste impuissant aux événements tragiques: encore une fois, votre princesse adorée Zelda se retrouve être la cible. Victime d’une malédiction lancée par le sorcier Yuga, la voici transformée en simple peinture pour galerie d’arts.
De même, notre héros est lui aussi transformé en peinture rupestre mais parvient à s’en sortir grâce à un mystérieux bracelet magique que lui avait donné l’étrange lapin Lavio. Ce n’est qu’après une demi-heure de jeu que le titre dévoile sa véritable face cachée: grâce à ce bracelet, Link a la possibilité de passer du monde d’Hyrule à celui de Lorule, monde-miroir du sien également régi par une Triforce et aussi une princesse nommée Hilda! Pour cela, Link devra emprunter des failles temporelles disséminés dans les deux mondes, son bracelet lui permettant de le transformer à volonté en peinture. Le voici donc embarqué dans une grande aventure où le destin d’Hyrule se voit conditionné par celui de Lorule. Voilà qui vient donner un sens au titre de cette aventure au-delà de l’habituel jeu de mot avec le nom de notre héros au bonnet vert.
Au premier abord anecdotique, cette possibilité de transformation transcende littéralement les mécaniques de gameplay déjà existantes, pourtant bien rodées. Elle occasionne en effet de nouvelles énigmes pour le joueur comme la possibilité d’accéder à des endroits à priori inaccessibles mais également de jouer avec le relief des territoires à parcourir. Autre élément novateur dans la série: la possibilité de louer vos armes. Lavio tient en effet une boutique dans le monde d’Hyrule où Link peut se rendre à tout moment et y louer n’importe quelles armes en échange de quelques rupees. Oui, vous avez bien lu: à une ou deux exceptions près, n’importe laquelle ! Les codes de la série nous avaient pourtant jusqu’ici habitué à les acquérir au fur et à mesure de votre progression dans Hyrule, lors de chaque triomphe contre un boss. Cette liberté de choix apporte donc une dimension stratégique inédite dans The Legend of Zelda, celle de devoir choisir la ou les bonnes armes nécessaires pour venir à bout de chacun des cinq donjons d’Hyrule puis des sept palais de Lorule.
Mais attention: la location d’arme conditionne également votre capacité à ne pas mourir au combat, auquel cas… vous perdrait toutes vos armes louées ! Après plusieurs heures de combats cumulées, il vous sera néanmoins possible d’acquérir vos armes de façon définitive (contre 800 rupees tout de même) et vous éviter ainsi la mésaventure de vous retrouver totalement désarmé au sein d’un donjon. Si on retrouve les grands classiques de la série (la massue, la bombe, l’arc, le boomerang, le grappin), les bâtons de feu, de glace, du vent et du sable offrent des possibilités totalement novatrices dans la série et vous aidera à résoudre bon nombre d’énigmes: la glace vous permettra de traverser les rivières de lave en fusion; le vent à atteindre des niveaux supérieurs; le sable à créer de véritables murailles éphémères. L’ensemble de ces armes pourront dans al suite de l’aventure bénéficier d’une amélioration à condition que vous veniez à à bout de la quête annexe des 100 Big’ornettes à retrouver. Dans le souci de plaire à un maximum de gens, Nintendo a pensé aux nouveaux-venus avec l’implémentation d’aides éparses dans le jeu: on a ainsi droit au voyant capable de vous lire l’avenir de façon énigmatique, et les lunettes qui vous dévoileront la présence de fantômes prêts à vous dévoiler leurs secrets si vous vous montrez généreux avec eux.
On adore…
Contre toute-attente, A Link Between Worlds constitue à mon sens l’un des titres les plus aboutis que Nintendo ait pu sortir depuis Super Mario Galaxy. La plupart des fans avaient pourtant hurlé au sacrilège lorsque l’éditeur japonais annonçait qu’il était en train de développer une suite au sacro-saint A Link to the past, avec des premières images présentant un Link bouffi. Chacun s’était alors accordait à dire que la série The Legend of Zelda était précipitée vers son déclin, malheureuse victime d’un éditeur en recherche de profit immédiat. C’était mal connaître Nintendo, qui encore une fois, allait contre vents et marées à contre-pieds des attentes pour mieux nous surprendre. Résultat: l’éditeur nous livre un jeu abouti de bout en bout, doté d’une aventure simple mais passionnante malgré tout et d’une des meilleurs réalisations à ce jour sur Nintendo 3DS. Les environnements sont travaillés et offrent une véritable diversité en terme de couleurs et de détails.
L’ajout de quelques cinématiques lors de moments clés apportent une intensité forte à l’approche du combat final, qui s’avère des plus mythiques. Si elle n’est pas nouvelle dans le milieu du jeu vidéo, l’idée de passer d’un monde 3D en celui 2D n’a de mémoire de joueur jamais aussi judicieusement été exploitée qu’ici: il m’est arrivé plus d’une fois de m’extasier de trouver une issue de sortie à une énigme en jonglant simplement d’un monde à l’autre alors que quelques secondes plus tôt je ne décelais aucune solution possible.
Que dire de la bande musicale qui vous accompagne tout au long de votre quête ? Elle est un véritable hommage à l’ensemble de la série, reprenant des thèmes célèbres (dont l’inlassable thème légendaire de The Legend of Zelda !) et des nouveaux, le tout réorchestré magistralement. On en vient vraiment à regretter qu’un cd reprenant l’ensemble de la bande son ne soit pas livré avec la cartouche de jeu. Enfin, il faut souligner les innombrables références et autres easter eggs dissimulés dans le jeu comme le masque de Majora’s Mask, un combat final rendant hommage au mal-aimé The Legend of Zelda 2 ou diverses apparitions issues d’Ocarina of Time. Du grand art !
On déteste…
Pas grand chose à dire face à un titre qui affiche une telle perfection et un tel amour dans le savoir-faire par ses développeurs. Peut-être peut-on regretter une relative facilitée par rapport à A Link to the past ou un Majora’s Mask, notamment lors des affrontements contre les boss en dépit d’anigmes pour certaines bien ficelées. L’aventure semble du coup trop courte (bien que la quête des Big’ornettes vous occupera un petit moment) mais c’est sans doute qu’après avoir goûté à un tel jeu d’une telle intensité, on n’a pas envie que cela s’arrête tout simplement.
Et puis il est toujours possible de refaire l’aventure une fois bouclée dans le mode difficile que vous aurez alors débloquée. On notera aussi l’effort d’intégration d’un mode Streetpass pour affronter virtuellement d’autres joueurs en Link noir: mais pourquoi ne pas avoir implémenté un mode mêlé plutôt, à quatre joueurs façon « Four swords » qui aurait été autrement plus fun ? Dernier détail qui fâche: ne pas avoir sorti une cartouche en or du titre: l’hommage aurait été total… A défaut,o n se contentera d’une jaquette alternative dorée. C’est toujours ça de pris…
Vous l’aurez compris: The Legend of Zelda : A Link between Worlds figure comme un incontournable sur la console Nintendo 3DS. Jouissant d’une réalisation impeccable et d’une bande son mémorable, l’appel de l’aventure s’avère irrésistible. Il y avait bien longtemps qu’on n’avait pas vu Link aussi en forme. Finalement, après Link’s Awakening et Ocarina of Time, c’est à se demander si le format portable ne s’avère pas être le support qui réussit le plus à notre chevalier elf. Réalisé en 60 images par seconde, le titre est d’une fluidité sans pareil et est un véritable plaisir pour les yeux. On a du coup qu’une seule hâte: retourner dans le monde d’Hyrule au plus vite secourir notre princesse bien-aimé!
Note : [rating=10]
The Legend of Zelda : A Link between Worlds est actuellement disponible sur console Nintendo 3DS.
Pour commencer, j’ai failli lui mettre beaucoup moins que 16 car je commence à en avoir un peu assez du manque d’ambition de Nintendo : les derniers Zelda, c’est 2 portages et une suite avec un univers et une map quasiment identiques à ALTTP… Et encore, je ne parle pas des New Super Mario Bros. à la chaîne… Bref, il faudrait vraiment que Nintendo arrête de regarder dans le rétroviseur et se remette au boulot. Mais bon, tant que les gens (comme moi) achètent… Au final, je n’ai pas pris cela en compte pour ma notation, car c’est le jeu que je note et pas la politique de Nintendo.
La principale (et presque seule) innovation de ce Zelda est qu’on puisse avoir accès à tous les objets du jeu dès le début. Conséquence : les donjons se font dans l’ordre choisi par le joueur. Gros plus : la liberté ! On n’a plus l’impression de devoir suivre la trame principale de façon linéaire, et ça fait vraiment du bien. Le problème, c’est que du coup, la difficulté des temples est ridicule. Tout simplement parce qu’étant donné que les donjons peuvent tous potentiellement se faire en premier (donc avec 5 cœurs), leur difficulté n’est plus progressive et tous ont été prévus pour pouvoir se finir en premier. Et quand on sait à quel point Nintendo se casualise, le résultat est que tous les donjons se finissent super vite (30mn à la louche)… Je pense qu’ils auraient dû trouver un système comme renforcer les ennemis en fonction du nombre de donjons résolus. Au final, j’ai terminé le jeu à 100% sans mourir une seule fois dès ma première partie. Malgré tout, je pense vraiment que cette idée d’une aventure moins dirigée est à creuser, la sensation de liberté est là.
Toujours sur les donjons, outre le fait qu’ils soient trop simples, je ne les ai pas trouvés très inspirés, avec des idées vues et revues. Le niveau d’eau qu’on peut faire varier dans le temple de l’eau, la lave qu’on peut solidifier dans le temple du feu, etc… Vraiment, même si ça reste efficace, on n’a jamais vraiment besoin de réfléchir vu qu’on connait déjà toutes les énigmes ou presque. Et comme si ça ne suffisait pas, la carte du donjon est fournie d’office, donc on n’est jamais perdu. Enfin, les temples sont aussi beaucoup trop petits, ils sont donc aussi trop courts…
En fait la seule bonne idée qui remonte un peu le niveau est le fameux nouveau pouvoir de Link qui peut se transformer en dessin et se déplacer sur les murs, cela donne lieu à de nouvelles énigmes.
Au final, tous ces défauts font qu’aucun palais n’est marquant, même s’ils sont agréables à parcourir.
Heureusement, le reste du jeu est quand même plus enthousiasmant. Au niveau du rythme de l’aventure tout d’abord : à aucun moment je n’ai eu envie de lâcher ma 3DS, l’efficacité d’un épisode 2D (au niveau du gameplay j’entends) n’est plus à prouver, et malgré ma critique en introduction, le fait de redécouvrir différemment les 2 mondes parallèles de ALTTP est plaisant pour celui qui y a déjà joué.
De plus, on sent que les concepteurs du jeu se sont appliqués à raviver l’ambiance de ALTTP, et sur ce point-là, c’est très réussi, les graphismes sont jolis et très propres, la transposition 2D-3D est selon moi excellente, à part quelques couacs au niveau du chara-design (le capitaine de la garde ressemble à un Mii…). La 3D est à la fois utile, jolie, et bien gérée, c’est beaucoup plus simple de se repérer sur plusieurs niveaux d’altitude. Enfin, les musiques, notamment les remix des thèmes de l’épisode Snes, sont très jolies (aah, le thème du Dark World…) et les nouvelles, surtout celles des donjons, sont réussies.