Test – 13 Sentinels : Aegis Rim : le jeu aux destins croisés

Durant ces vingt dernières années, le studio Vanillaware s’est distingué par des productions qui juxtaposaient avec bonheur beauté graphique et gameplay sophistiqué. A ce titre, 13 Sentinels : Aegis Rim figure sans détour comme la plus aboutie et la plus accessible de leurs œuvres. Et voici pourquoi.

De Odin Sphere à Dragon’s Crown en passant par Muramasa: The Demon Blade : des titres couronnés de succès critiques que l’on doit au seul studio Vanillaware. Incarné par le charismatique George Kamitani, le studio japonais s’est forgé une solide réputation en quelques titres lors de ces quinze dernières années. La patte Vanillaware est reconnaissable par la stylisation de ses créations 2D dessinées entièrement à la main, à la manière d’une estampe japonaise. Celles-ci sont conjuguées à une qualité d’animation remarquable entre l’animé japonais et le photoréalisme. Le résultat à l’écran s’en retrouve saisissant et il n’est pas rare de rester contemplatif devant leurs jeux par tant de magnificence.

Tokyo Multiverse

Tranchant avec les précédentes créations de Vanillaware, 13 Sentinels : Aegis Rim ne se déroule pas dans un univers d’heroic-fantasy mais dans un Tokyo futuriste post-apocalyptique. Treize jeunes humains se retrouvent au cœur d’une invasion extra-terrestre, des Kaijus. Ces derniers ne semblent avoir que pour seul dessein celui de l’extermination de toute forme de civilisation. Les destins de ces jeunes gens vont se croiser dans l’espace temps. Ce qui lèvera le voile sur les mystères se cachant derrière l’apparition de ces Kaijus sur Terre et les raisons pour lesquelles ils furent tous les treize rassemblés au sein d’un seul bataillons de combattants mechas.

13 ou histoire d’un nombre porte bonheur pour la Switch

Etrange destin que celui de ce 13 Sentinels : Aegis Rim. Prévu à l’origine pour sortir sur Playstation Vita, son développement sur la plateforme est finalement abandonné. C’est sur Nintendo Switch que le titre réapparaît par voir de connivence, lui offrant l’opportunité d’une version nomade. Et quelle version ! En plus de retrouver l’intégralité du contenu de la version PS4, 13 Sentinels : Aegis Rim s’en trouve magnifié d’être jouable en mode portable. Sur l’écran de la Switch, mes yeux s’illuminent en regardant chaque détail graphique.

La fluidité de l’animation se laisse contempler, offrant tout son sens à l’aspect visual novel du jeu. On suit l’histoire sous forme de scénette tout en interagissant avec les différents protagonistes dans l’avancement de l’intrigue. Tour à tout, on découvre qui sont les fameux 13 Sentinels, leur passé et ce qui les unit dans leur combat contre les Kaijus. L’écriture est passionnante et brillante, plongeant le joueur au cœur de la civilisation japonaise. Chaque histoire est porteuse de valeurs humaines comme l’acceptation de soi, le sens de l’amitié ou le droit à la tolérance.

Neon Genesis Sentinel

La phase de simulation de combats en temps réel (ou RTS) est l’autre élément majeur dans 13 Sentinels : Aegis Rim. A l’instar d’un épisode d’Evangelion, le joueur dirigent ses troupes de Sentinels, jusqu’à six en même temps, sur une carte en 3D isométrique. Ils devront faire face à des vagues de Kaijus avec pour objectif de protéger des Terminaux. Deux solutions: se débarrasser de toutes les unités ennemis Deimos ou survivre aux assauts jusqu’à temps que le Terminal déclenche une impulsion dévastatrice. Dès l’engagement au combat, on prend le contrôler d’un Sentinel et décide de ses actions: déplacement, attaque ou défense.

Les actions se déroulent en semi-temps réel : lors de la prise de contrôle du Sentinel, le jeu se met en pause afin que l’on puisse avoir le temps de décider de la stratégie à adopter. Ce n’est qu’une fois l’action validée que le jeu reprends le cours des choses. Le système de jeu est bien ficelé, avec des Sentinels aux caractéristiques propres et bénéficiant d’une marge constante de progression à la manière d’un T-RPG. Bien que déconcerté par l’aspect dépouillé des graphismes, on visualise mieux le terrain de jeu et les actions en cours. Le doublage des Sentinels et la bande son participent grandement à rendre vivant ces affrontements aux allures de feux d’artifice.

Le »What else ? » de l’autre George

Qu’apporte au final ce portage sur Nintendo Switch me diront ceux ayant déjà parcouru 13 Sentinels : Aegis Rim sur Playstation 4 ? Pas grand chose en réalité sauf en ce qui concerne le mode Battle. Il s’enrichit en effet de 26 armes inédites à raison de deux par Sentinel. Au regard du travail exceptionnel sur le chara design et la bande musicale, le titre aurait mérité d’hériter d’une section bonus d’illustrations et jukebox. Mais comme le dirait tout aussi bien George Kamitani à propos de ce portage sur la console hybride de Nintendo: what else ? Car avec cette version ultime, il est impossible de bouder son plaisir face à la qualité d’un titre désormais exempt de tout reproche à tous les plans.

13 Sentinels : Aegis Rim est actuellement disponible sur console Nintendo Switch et Playstation 4.

VERDICT
10/10

JEU - 13 Sentinels : Aegis Rim Switch

Attention chef d’œuvre en puissance ! Tous les superlatifs ont déjà été employés pour qualifier 13 sentinels : Aegis Rim au moment de sa sortie sur PS4. Mais c’est lorsqu’on se replonge dans le titre sur la console de Nintendo, que l’on se rend compte que le jeu était fait pour sortir sur cette plateforme. Tout y est absolument parfait, de la mise en scène, aux graphismes jusqu’à la bande musicale envoûtante. Le jeu de Vanillaware fleure bon les influences issus de ces animés japonais remplis de mechas gundamesques des années 90 à nos jours. Porté par une intrigue riche de multiples fins, on ne peut qu’être conquis par cette incursion du studio dans le monde de la science-fiction.

On adore…

  • Un visual novel d’orfèvre, porté par un vrai travail d’écriture
  • Le chara design aux petits oignons
  • Une bande musicale à tomber
  • Un doublage japonais / anglais top notch…
  • …tout comme la traduction appréciable en français !
  • Un mode RTS solide
  • une version nomade sur Switch qui tombe sous l’évidence

On déteste…

  • Pas de vraies nouveautés deux ans après sa sortie initiale
  • l’absence de bonus

Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version physique envoyée par le distributeur Koch Media France.

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