Critique Ciné – Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan
|L’adaptation cinématographique Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan donne un nouveau souffle au récit d’aventure de ce grand classique français d’Alexandre Dumas.
A les voir parader, on se dit qu’ils sont adeptes du Movember, eux qui arborent fièrement leurs moustaches. Frères d’armes à tout heure, ils préfèrent magner l’épée plutôt que la clé à molette. Non, il ne s’agit pas des frères Mario mais de nos trois célèbres mousquetaires: Athos, Portos et Aramis. A vrai dire, c’est plutôt le quatrième mousquetaire, celui que l’on a coutume d’appeler par son prénom, qui nous intéresse: D’Artagnan.
Car nos Trois Mousquetaires du Roi ne seraient rien sans lui et ses aventures que le romancier Alexandre Dumas a brodé autour de ce personnage historique (qui a vraiment existé!). Publié sous forme de feuilletons en 1844, le roman « Les Trois Mousquetaires » a depuis dépassé le cadre de la littérature populaire pour celui de mythe transgénérationnel. Télévision, cinéma et dessins animés: on ne compte plus ses innombrables adaptations. Dernière en date, le film Les Trois Mousquetaires du réalisateur français Martin Bourboulon apporte un regard contemporain de l’œuvre d’Alexandre Dumas, sous le prisme du grand spectacle.
Un D’Artagnan pour tous…
Est-il encore nécessaire de s’attarder sur l’histoire des Trois Mousquetaires ? A savoir que Martin Bourboulon a fait le choix de scinder son film en deux parties, rappelant les origines épisodiques du roman. Il s’agit donc du premier volet, Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan, dont il est question ici pour sa sortie en salles obscures (date de sortie officielle: 5 avril 2023). Comme le souligne son sous-titre, cette partie s’intéresse à son héros, D’Artagnan de Gascogne, de son vrai nom complet Charles de Batz de Castelmore d’Artagnan. Point de fioriture sur ses motivations réelles et ses origines familiales: le spectateur découvre le jeune D’Artagnan cavalant à cheval vers Paris. Déterminé, il n’a alors pour objectif que de devenir Mousquetaire au service du Roi Louis XIII.
A son arrivée, il est témoin par hasard d’un complot visant à assassiner la messagère de la Reine de France. D’Artagnan était loin de se douter que cet événement tragique n’était que les prémices d’une sombre machination du Cardinal de Richelieu. Mais il fera surtout la rencontre d’Atos, Porthos et Aramis, les célèbres Trois Mousquetaires: après avoir croiser le fer, il se joindra à eux pour sauver La Reine Anne d’Autriche (Vicky Krieps) avec pour mission de récupérer ses précieux ferrets offerts par son époux le Roi Louis XIII.
.. et Tous Les Mousquetaires pour un grand film!
Epique. Chevaleresque. Majestueux. Les superlatifs ne manquent pas pour décrire cette grande fresque historique sous le prisme de l’aventure. Deux ans après nous avoir livré son Eiffel, Bourboulou revient à Paris en portant une interprétation plus moderne des Trois Mousquetaires. Sans détour, son parti pris grand spectacle des aventures de nos Mousquetaires vise à attirer les jeunes générations dans la découverte de notre riche littérature française (NDT: le producteur Pathé Gaumont a même eu la bonne idée de proposer en téléchargement un dossier pédagogique détaillant le contexte historique dans lequel se déroule le film). Ce concept vertueux fait qu’on pardonne volontiers les raccourcis manifestes du scénario.
Omniprésentes, les séquences d’actions mettent de côté le contexte détaillé du roman originel pour se concentrer sur l’histoire en elle-même. Le spectateur n’aura alors d’yeux que sur les exploits de d’Artagnan et ses compères, ses décors magnifiques et sa mise en scène. Il faut dire que la production a mis les moyens pour faire de ce film français un succès.
Tout d’abord, le casting est remarquable. La jeunesse, l’impétuosité et l’effronterie de François de Civil (D’Artagnan) font mouche à l’écran. Pio Marmai (Porthos) et Romain Duris (Aramis) incarnent à merveille leurs personnages respectifs, l’un avec sa gouaille qu’on lui connaît et l’autre avec son charme légendaire. On retrouve aussi un Vincent Cassel surprenant dans le rôle d’un Athos dans la souffrance de l’être chère perdue. Eva Green éblouit de sa superbe par son interprétation d’une Milady caméléon, polyglotte et à la beauté ensorceleuse. Enfin, mention spéciale à Louis Garrel en Louis XIII particulièrement convaincant et irrésistiblement drôle. Un grand film d’aventure dont on attend très vite la seconde partie programmée pour cette fin d’année (le 13 décembre 2023) en salles obscures.
Le film Les Trois Mousqueraires: D’Artagnan (Partie 1) est actuellement au cinéma.
VERDICT
FILM - Les Trois Mousquetaires: D'Artagnan
Pari réussi pour Martin Bourboulou et son interprétation libre des Trois Mousquetaires du chef d’œuvre d’Alexandre Dumas. Avec de tels moyens de production et son casting de rêve, on aurait pu croire à un nouveau naufrage façon Asterix & Obelix: l’Empire du Milieu. Il n’en est rien. Le film est grandiose. Les décors et les costumes, somptueux, sont un ravissement pour les yeux. Les acteurs incarnent leurs personnages avec justesse et corps et nous offrent des duels réellement immersifs. vivement la suite !
Critique rédigée à partir d’une avant-première du film #Club300AlloCiné