Test – Ray’z Arcade Chronology : réminiscence de trois glorieuses oubliées

Alors qu’on la pensait tomber dans l’oubli, la série de shoot-them-up Ray refait surface. Et on peut s’en réjouir car Ray’z Arcade Chronology fait véritablement honneur à l’anthologie de Taito.

Apparue à l’aube des années 90, la série des Ray fit les beaux jours des salles d’arcade et des fans de schmup. Elle ne survécut cependant pas au passage de l’an 2000 : poussés par la puissance des nouvelles consoles de jeu, les FPS supplantèrent rapidement le genre. Sa défection signa la fin de la trilogie de l’éditeur Taito. Il était donc temps de rendre justice à la série Ray qui a sa place entière aux côté des ténors que sont Darius, Thunder Force et autre R-Type.

Comme son nom l’indique, Ray’z Arcade Chronology doit se découvrir dans l’ordre de créations des opus. Bien que pouvant se jouer indépendamment les uns des autres, la compréhension des évolutions s’en trouve bien meilleure en suivant la chronologie. Personnellement, je ne connaissais que le volet Raystorm : le titre avait été adapté sur Playstation One par Taito et je me souviens y avoir joué de longues heures durant.

RayForce : le rayon de soleil 2D

La compilation permet ainsi de découvrir le pionnier de la série, RayForce. Sorti en arcade sur carte F3 System en 1994, RayForce fût adapté sur console Sega Saturn sous le nom de Layer Section puis rarement réédité durant les années 2000. Adoptant la vue aérienne de Xevious, Rayforce est un shooter vertical à l’origine. De ce fait, le titre s’apprécie pleinement lorsque l’affichage est paramétré à 270 degrés et qu’on utilise l’accessoire compatible Flip Grip dont je vous avais parlé dans un précédent article.

Ici, votre vaisseau bénéficie d’un système de tir laser à multiple verrouillages des ennemis, en plus de la possibilité du double tir frontal. Etrangement, on notera l’absence des habituelles bombes pour nettoyer l’écran en cas de secours. Pouvant se jouer seul ou à deux, on est tout d’abord subjugué par le niveau particulièrement détaillé des graphismes 2D. Sur le plan technique, RayForce joue sur les multiples plans parallaxes pour créer de la profondeur auxquels s’ajoutent des zooms de sprites.

Comme ce passage progressif d’une bataille spatiale (aux fortes inspirations Macross / Robotech) jusqu’à l’entrée progressif dans l’atmosphère de la Terre. L’effet visuel est réellement saisissant. La difficulté se montre progressive tout au long des sept niveaux qui composent le jeu et même carrément ardue dès la seconde moitié du jeu.

N’étant pas un spécialiste du genre, j’ai apprécié le fait de pouvoir apprécier le titre à l’aide des multiples options de ce portage du studio M2 : la possibilité d’ajouter des crédits à l’infini et le système de sauvegarde continu. Cela permet d’apprécier la réalisation du titre sur un premier run avant de le relancer pour cette fois-ci tenter de réaliser le meilleur score et débloquer des succès. Il faut également noter la qualité de la bande son qui peut s’apprécier dans sa version d’origine ou arrangé (Layer). Vraiment du tout bon ce RayForce !

RayStorm : le coup de foudre 3D

En 1996, c’est un nouveau volet qui voit le jour avec RayStorm. Grâce à sa nouvelle carte arcade 3D (également utilisé sur le shooter horizontal de Taito, G-Darius), l’éditeur Taito fait basculer la série Ray au tout 3D tout en conservant son mode de tir à défilement vertical.

Ce changement technologique introduit des jeux d’angles de caméra particulièrement impressionnants encore aujourd’hui. Si le niveau des graphismes n’est pas aussi détaillé que chez son aîné RayForce, RayStorm se distingue par son dynamisme et des mecha tout droit sorti d’animés. Ce nouvel épisode introduit un vaisseau supplémentaire avec des tirs « foudroyants » du plus bel effet.

Pour le reste, on retrouve le système de multi lock-on. Et bien qu’il soit techniquement le moins abouti de cette compilation Ray’z Arcade Chronology, ce volet reste mon chouchou dans mon <3 pour l’avoir saigné des heures durant !

Réglage, contrôle, écran, son et plus encore : tout y est !

D’autant que le studio M2 a fait un superbe boulot de portage, en intégrant des options de graphismes en haute définition et une bande son réarrangée. Cerise sur le gâteau: on peut même intégrer des bruitages façon ambiance salle d’arcade d’Akihabara pour se croire vraiment au Japon <3 !

RayCrisis : l’apogée des mondes

Dernier du lot, RayCrisis est le point d’orgue de cette compilation en mettant la barre encore plus haut. En dépit de son âge (1998), le titre tient facilement tête à la plupart des titres actuels en terme de réalisation. Pour l’histoire, ce troisième volet a été développé sur la carte arcade G-Net de Taito.

La principale nouveauté apparaît dès le démarrage du jeu. Le joueur est invité à créer son profil et à le sauvegarder. Par ce procédé, le jeu enregistre la façon de jouer du joueur pour lui proposer des contenus nouveaux et un cheminement différent à chacune de ses parties. Avec quarante deux types de cartes, les combinaisons des cheminements sont conséquentes en dépit du fait qu’une partie se compose de cinq niveaux seulement.

Côté jouabilité, trois changements majeurs sont apportés. Tout d’abord, il est possible de concentrer tous ses lock-on sur un seul ennemi pour générer un Hyper-Laser. Ensuite, une jauge SP permet d’activer une bombe dévastatrice une fois remplie au Max. Enfin, le concept baptisé « Encroachment » s’avère des plus originaux : il s’agit d’un taux évoluant tout au long du jeu suivant le nombre d’ennemis détruits. Ce taux augmente si le joueur laisse sauf les ennemis et inversement.

Lorsque le joueur parvient à atteindre les 100% avant le dernier stage, il bénéficie de la possibilité de voir directement le boss final du jeu. Le challenge est énorme, d’autant que la difficulté n’est pas en reste comme dans les autres épisodes. Comme pour Raystorm, M2 a respecté le matériau d’origine tout en le mettant au goût du jour (graphismes HD, bande son réarrangée).

Comment débloquer le troisième vaisseau caché WR-03 dans RayCrisis !

Je vous conseille de vous référer au manuel utilisateur: ce dernier révèle en effet le cheat code de déblocage du troisième vaisseau WR-03, ce dernier ne pouvant être obtenu que sous certaines conditions. Là encore, RayCrisis se montre comme essentiel pour tous joueurs de shooters qui se respectent.

Ray’z Arcade Chronology est actuellement disponible sur console Nintendo Switch et PS4. A noter que le distributeur en ligne Strictly Limited Games commercialise les éditions physiques qui incluent en bonus le prototype inachevé R-Gear, qui était à l’origine destiné à être la véritable suite en 2D de RayForce. Allez, je ne résiste pas à vous partager le dernier album du groupe ZUMATA dédié à la série Ray’z :

 
VERDICT
8/10

JEU - Ray'z Arcade Chronology (Switch)

L’injustice est réparée et de quelle manière ! Le studio M2 a encore une fois fait des miracles en portant les trois volets Ray de la plus belles des manières. L’occasion unique pour les nouveaux joueurs de découvrir ces pépites issues du monde de l’arcade. Le respect de leurs réalisations respectives permet de se rendre compte de l’évolution du concept et de la technique qui éblouit encore. Impossible de passer à côté du travail musical de Yamato Kawamoto et de ses bandes sons futuristes si marquantes. La compilation Ray’z Arcade Chronology est en soi parfaite, au détail prêt que le prototype G-Ray est réservé uniquement à ceux qui se procureront la version physique: un peu dommage…

On adore…

  • Trois titres d’anthologie revisité pour le prix d’un jeu
  • La beauté des détails 2D de RayForce
  • La nostalgie des envolées 3D de RayStorm
  • La folie du gameplay de RayCrisis
  • Les musiques de Yamato qui vont vous rester dans la tête en boucle
  • La possibilité de jouer à deux en coopératif sur les trois jeux
  • Graphismes HD, musiques réarrangée, multiples options : chapeau le studio M2

On déteste…

  • L’absence d’une galerie audio (il y avait de quoi) et d’illustrations
  • Pas de multijoueur en ligne possible
  • Bien que présent, le scénario manque de développement sur les opus RayStorm et RayForce
  • Dommage de ne pas avoir intégrer dans la compilation de base G-Ray

Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’un code envoyé par le distributeur ININ Games.

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