Test – Soul Hackers 2 : la résurrection des esprits rebels
|Comment contenter en cette rentrée des fans de Persona toujours insatiables ? Il suffit simplement de dépoussiérer une licence disparue des radars depuis dix ans et de lui donner une suite : Soul Hackers 2 est né !
Voilà un bon bout de temps que la série Shin Megami Tensei s’est imposé en référence du genre dungeon crawler à la japonaise. Pour attirer un public plus jeune, Atlus avait alors greffé tout un background avec une histoire et des personnages charismatiques sauce animés japonais, avec des éléments tirés du genre JRPG : la série Shin Megami Tensei : Persona était née ! C’est là que se pose Soul Hackers 2 qui reprend les codes standards du dungeon crawler avec une pointe de JRPG tout en lui appliquant la cosmétique Persona.
Aion, l’oncle Soul
Pour autant, Soul Hackers 2 se démarque des derniers volets Persona en de nombreux aspects. A commencer par le ton général, plus mature. Les premières heures du jeu dévoilent des séquences explicites en matière d’exécution, pour mieux poser l’intrigue. Celle-ci suit en effet la quête de Ringo et Figue, deux agents virtuels créés par une super-intelligence informatique au nom d’Aion. Ce dernier a confié à ses deux émissaires la lourde tâche de sauver l’espère humain de l’Apocalypse ! Rien que ça !
Pour les aider dans leur mission, Ringo a la faculté de ressusciter les morts grâce à une technique: la Soul Hack. C’est ainsi qu’Arrow, un homme assassiné par son propre coéquipier, reprend soudainement vie. Puis, c’est au tour Milady et Saizo de les rejoindre, eux aussi victimes malgré elles. Revenus du royaume des morts, ils deviennent alors des Devils Summoners, des combattants prêts à en découdre avec les démons.
Soul Hack Death Sin
Atlus est passé maître en intrigue et Soul Hackers 2 n’y déroge pas, avec un propos de départ engageant dès le démarrage de l’aventure. Paradoxalement, on saura peu de choses sur le lien entre le duo Ringo / Figue et les victimes. La narration ne s’attarde pas sur le développement des agents d’Aion et leurs origines, à l’image des cuts-scenes. Celles-ci se focalisent davantage sur l’histoire des Devil Summoners, qui heureusement ne sont pas dénués d’intérêt. Car telle une enquête policière, progresser dans le jeu lève petit à petit le voile sur les causes de leurs décès.
En vérité, le cœur du jeu repose sur l’exploration des donjons. Soul Hackers 2 excelle dans son domaine en parvenant à captiver le joueur en dépit d’environnements répétitifs et de la redondance des ennemis. En parcourant les couloirs virtuels de la Soul Matrix, le joueur débloque des bribes de souvenirs d’Arrow, Milady et Saizo. Ces derniers se montrent attachants, chacun avec leur caractère bien trempé. Les développeurs n’ont cependant pas jugé utile de personnaliser les Soul Matrix visuellement, ce qui est vraiment dommage car il y avait matière à creuser.
Entrez dans la Matrice !
Le déblocage des souvenirs est lié à l’augmentation des liens entre Ringo et chaque Devil Summoners. Au travers dating au bar et de séquences de question / réponse, votre choix détermine vers qui le lien se renforce. Ainsi le joueur voit sa décision dictée non pas par l’attachement aux traits de caractères du personnage mais par la seule envie de faire progresser un personnage plutôt qu’un autre. Un parti pris étrange qui casse l’affection qu’on peut avoir envers tel ou tel personnage, un domaine dans lequel Persona excelle.
Concernant le système de jeu, il reprend globalement la dynamique au tour par tour de la série Persona. Léchés, les combats sont riches en effets visuels sans pour autant se montrer spectaculaires. Il n’est pas question non plus de constituer une équipe personnalisée: elle reste figée jusqu’à la conclusion de l’aventure. On notera aussi quelques subtilités intéressantes lors des combats. Tout d’abord, la capacité Compétence du Leader de Ringo vous permet de changer la capacité d’un démon tout en conservant votre tour : un atout précieux pour cibler les points faibles de vos ennemis.
Ensuite, une succession d’attaques réussies déclenche une attaque collectives de démons à la fin de votre tour, entamant davantage la barre de vie de vos ennemis. Enfin, les points de sauvegardes automatiques avant boss sont une bénédiction pour les joueurs les moins aguerris : il suffit d’aller recharger ses batteries à l’appartement et vous voilà fin prêt pour vous lancer dans un combat à priori ardu.
Fuuuusion ! HA !
En définitive, tout le gameplay Soul Hackers 2 repose sur le grinding de vos Devil Summoners, l’enrôlement et la fusion des Démons. On passera le plus clair de son temps à tenter d’augmenter les compétences de nos Devil Summoners.
Les fans de la série ne sont pas dépaysés puisqu’ils pourront retrouver tout le bestiaire démoniaque récurrent de la série. Il est toujours aussi jouissif de voir monter en puissance son équipe lors des phases de fusions de démons et en découvrir d’autres inédits.
Ceux qui découvrent la série apprécieront de leur côté le dynamisme des combats, le chara-design manga et la bande musicale électro-pop de qualité. La localisation en français du titre est tout aussi appréciable, bien que quelques coquilles de syntaxe se sont glissées. Rien de bien méchant, d’autant que Soul Hackers 2 se pose ici en ambassadeur pour découvrir l’univers de Shin Megami Tensei et de ses mécaniques.
Soul Hackers 2 est actuellement disponible sur Playstation 5, Playstation 4, Xbox One, Xbox Series X et PC Windows.
VERDICT
JEU - Soul Hackers 2 PS5
Sous ses airs de Persona qui n’en est pas un, Soul Hackers 2 tire son épingle du jeu. Si la profondeur des personnages n’est pas aussi développé que chez son cousin, le titre se démarque par son système de jeu progressif et accrocheur. Son ton plus sombre fait qu’il s’adresse à un public clairement mature. Le manque de variété des donjons est quant à lui compensé par l’envie de débloquer des bribes de souvenirs des Devils Summoners dans les Soul Matrix. Dommage que le titre se montre assez linéaire, plombé par le parti pris de rester sur le même quatuor tout au long de l’aventure. Le titre d’Atlus se révèle être au final un moyen d’accès séduisant à l’univers de Shin Megami Tensei.
On adore…
- Un ton plus sombre que Persona
- Un système de jeu au tour par tour dynamique qui a fait ses preuves
- Une introduction séduisante à l’univers de Shin Megami Tensei
- Un système de fusion des démons toujours aussi jouissif
- Parcourir la Soul Matrix
On déteste…
- Manque d’épaisseur du personnage Ringo
- Des donjons aux environnements répétitifs et sans véritables inspiration
- Quelques fautes de syntaxes dans la localisation française
- Pas de possibilité de modifier son groupe de départ
Test réalisé sur Playstation 5 à partir d’une version physique envoyée par l’éditeur Atlus.