Test – Yurukill : The Calumniation Games : quand le schmup fait dans l’escape game
|Comment combiner deux genres diamétralement opposés ? Tel est l’étrange défi de Yurukill : The Calumniation Games d’allier avec brio le visual novel et le shoot-them-up.
Qu’on se le dise: l’heure est à l’hybridation ! Et le jeu vidéo ne coupe bien sûr pas à cette tendance de fond. Après avoir commis Death Come True, un concept de film policier interactif amusant, le studio japonais Izanagi Games nous livre sa dernière bizarrerie. Yurukill : The Calumniation Games est en effet un concept étrange. Se présentant tel un visual novel au premier abord, il intègre aussi de véritables séquences de tir, boss compris !
Bienvenue à Yurukill Land !
L’intrigue posée par les développeurs permet d’appréhender le système de jeu et de s’immerger dans l’ambiance. Un groupe d’individus se réveille sur une île mystérieuse du nom de Yurukill Land. C’est à ce moment-là que Binko, étrange femme masquée en kimono, les accueille et les informe qu’ils participent à un jeu de survie malgré eux.
Répartis en cinq équipes, les participants devront élucider les énigmes des attractions de Yurukill Land. S’ils y parviennent, ils échappent à une mort certaine et peuvent passer à l’épreuve suivante. Objectif ultime: être le dernier rescapé des pièges tendus par l’île.
Squeeze Game
Chaque attraction se divise en deux séquences de jeu, une phase d’aventure et une phase de tir. La séquence aventure consiste à résoudre des énigmes à la manière d’un escape game. Le jeu nous invite à fouiller des pièces à la recherche d’indices à combiner.
Ponctuée de dialogues faisant progresser l’intrigue, on apprend que la constitution des équipes n’est pas dû au hasard. On a d’un côté des condamnés pour des faits graves; de l’autre côté, leurs victimes. Ces derniers ont le libre arbitre de juger des sentences qu’encourront les présumés coupables.
Au cours d’une séquence QCM intitulée Maji-Kill Time, le joueur doit prouver son innocence ou découvrir les circonstances atténuantes justifiant le passage à l’acte des accusés.
Kill le Killer
A l’issue du Maji-Kill Time démarre la séquence de tir baptisée Jugement Yurukill. Celle-ci se déroule dans un shoot-them-up virtuel qui compte cinq étapes. La première étape repose sur un quiz rassemblant les informations que le joueur a recueillies : les bonnes réponses sont converties en nombre de vies pour la phase de shoot qui suit.
Conçue par G.Rev, studio japonais expert dans les shoots (Border Down et la série Senko no Ronde), les séquences de tir sont convaincantes techniquement bien qu’assez courtes.
Orgueil et Préjugés
L’arrivée du boss de mi-niveau déclenche la séquence du Synapse des Préjugés. Dans cette phase d’investigation, on se sert des pièces à conviction pour tenter de trouver la faille dans la défense des victimes. Ce n’est pas toujours évident et on se retrouve souvent à tâtonner, au risque de liquider ses vies.
Dans le Labyrinthe de la Conscience, on perce la défense dans un nouveau QCM chronométré pour recomposer la preuve irréfutable sur sa non-culpabilité. La séquence s’achève avec un ultime affrontement contre le boss avec des patterns à assimiler pour en venir à bout. Un déluge de missiles s’abat alors sur l’écran, le joueur profitant des ralentissements pour s’en extraire.
L’heure du jugement a sonné !
De façon surprenante, le mariage des deux genres est agréable et bien amené. Les phases d’investigations sont simples et permettent de progresser relativement vite. De quoi se pencher davantage sur la dramaturgie des événements en cours.
La localisation intégrale en français (menus et dialogues) est l’autre bonne surprise : on apprécie d’autant les quelques touches d’humour et jeux de mots qui ponctuent Yurukill : The Calumniation Games. Que cela soit son character design des personnages réussi, la bande son dramatique à souhait ou son doublage de qualité (japonais et anglais), tous trois contribuent à l’ambiance dérangeante se dégageant de Yurukill.
Shoot ~Shoot ~Shooooot !
Loin d’être anecdotiques comme je pouvais le craindre, les séquences de shoot s’intègrent quant à elles parfaitement dans la trame du jeu. Pour ceux que seules le shoot intéressent, il est possible de rejouer uniquement ces séquences, avec un niveau de difficulté variable et la possibilité de changer de vaisseaux.
Enfin, au rang des déceptions, à l’exception des cinématiques d’ouverture des chapitres, j’aurais apprécié l’ajout de cinématiques animées. On citera aussi une jouabilité non optimisée sur Nintendo Switch. En effet, elle ne met pas à profit l’écran tactile lors des investigations. Au lieu de cela, on doit se contenter de faire du point-and-click à l’ancienne en poussant laborieusement le stick gauche.
Yurukill : The Calumniation Games est actuellement disponible sur Nintendo Switch, PS4, PS5 et PC.
VERDICT
JEU - Yurukill : The Calumniation Games SWITCH
Une belle surprise que ce Yurukill : The Calumniation Games ! Le cocktail escape game / enquête / tir fonctionne bien et on se prend rapidement au jeu. L’ambiance mature et sombre participe à immerger totalement le joueur. Comme souvent dans les visuals novels, la rejouabilité est cependant mise à mal une fois l’aventure parcourue. On se rattrapera pourtant en relançant une partie de shoot et en tentant de battre les high-score. Pas si mal donc!
On adore…
- Le scénario et son ambiance mature
- Le chara design réussi
- Le concept escape game / investigation / schmup qui matche bien
- Le doublage de qualité
- La localisation intégrale en français !
On déteste…
- Une aventure qui ne se vit qu’une seule fois
- Pas de navigation lors des phases de recherche sur Switch
- L’absence de séquence animée
- Pas de mode deux joueurs pour les séquences de tir
Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version dématérialisée envoyée par l’éditeur NIS America.