Test – Sonic Origins Plus : mes Amy, mes amours…

La compilation Sonic Origins a droit à une mise à jour un an plus tard. Alors, Sonic Origins Plus, plus mieux ou non ?

Depuis la sortie de Sonic Mania en 2017, jamais le hérisson bleu de Sega n’aura vécu un tel âge d’or. Qu’il semble loin le temps où la sortie de chaque nouveau jeu estampillé Sonic Le Hérisson était synonyme d’une nouvelle plongée en abîme de la Sonic Team. Ironie de l’histoire, le créateur du jeu Sonic The Hedgehog, Yuji Naka, fait lui les gros titres non pas pour ses nouveaux jeux mais pour… ses délits d’initiés ! Notre hérisson bleu est-il victime d’une malédiction ? Les fans de la première heure ne pouvaient s’y résoudre, caressant le doux rêve de revoir leur idole revenir sur le devant de la scène. Jusqu’au jour où… film live, série d’animation, nouveaux jeux vidéo : trente ans plus tard, Sonic est bien de retour ! Le plébiscite du hérisson bleu en cette année 2023 ressemble à un miracle marketing.

1, 2, 3… Sonic

Bien décidé de surfer sur cette résurrection de sa mascotte, l’éditeur SEGA décide de commercialiser en juin 2022 une compilation des volets 16 bits des aventures de Sonic The Hedgehog à destination de ce nouveau public. Sonic Origins rassemblait alors les épisodes Megadrive (Sonic The Hedgehog, Sonic The Hedgehog 2, Sonic 3 and Knuckles) et Sonic CD sorti sur Mega CD. Des titres qui avant cela avaient déjà fait l’objet de multiples rééditions sur toutes les plateformes du marché et mêmes sur consoles minis. Comment convaincre alors les joueurs de remettre la main au portefeuille pour du « réchauffé » en attendant un véritable successeur à Sonic 3 ? Tails et Knuckles jouables dans les deux premiers volets, adaptations graphiques, modes de jeux supplémentaires, réarrangement musical « forcé » dans Sonic 3 & Knuckles (NDT: des problèmes de droits d’auteur n’ont pas permis de préserver ici la bande musicale du jeu d’origine), galeries bonus : les efforts de Sega sont louables et permettent de (re)découvrir chaque volet de manière quasi optimale. L’éditeur prend même la peine d’inclure des séquences animées inédites signé Tyson Heese, déjà à l’œuvre sur Sonic Mania.

Sonic, c’est PLUS fort que toi !

Pour cette critique de Sonic Origins Plus, je ne vous ferais pas l’affront de vous représenter ces quatre titres majeurs des aventures de Sonic The Hedgehog. Comme beaucoup, je garde une estime profonde pour le premier volet, pour le côté nostalgique mais aussi pour sa perfection en son temps. Sonic The Hedgehog était voué à sortir sur Megadrive pour en assurer son avenir et la survie de son éditeur Sega face à son rival Nintendo. Un va-tout qui se ressentait par la qualité globale de la réalisation, le dynamisme du jeu, sa jouabilité accrocheuse et le charisme de son personnage Sonic. De mon point de vue personnel, il n’y a aucun autre jeu marquant sorti sur Megadrive qui exploite aussi bien la machine. Bien sûr, les volets qui suivirent, notamment Sonic The Hedgehog 2, améliorent la formule. Sonic CD profite de la capacité de stockage du CD pour enrichir les niveaux et magnifier la bande sonore. Mais en définitive, tous repose sur ce mètre étalon qu’est Sonic The Hedgehog. Si bien, que pris seul, Sonic Origins ne pouvait combler les attentes du public et des fans de Sonic à la recherche d’inédits.

Hey, mon Amy !

C’est sans doute pour corriger le tir que l’éditeur Sega a pris l’initiative de sortir cet add-on Plus. Car il s’agit bien là d’un complément à Sonic Origins. Les possesseurs de la compilation pourront donc profiter de ces ajouts quand les autres devront se procurer l’ensemble au prix fort. Quoi de neuf donc ? Concernant nos quatre volets majeurs 16 bits, il est désormais possible d’incarner pour la première fois la petite amie de Sonic, Amy Rose. Après Sonic 1 et Sonic 2, Knuckles est désormais aussi jouable dans Sonic 3 aux côtés de ses deux compères. On notera également l’ajout de l’ensemble des DLC payant de Sonic Origins : des missions difficiles, un mode Miroir, des nouvelles animations 3D au niveau des menus, un lecteur musical et des musiques additionnelles réarrangées.

Retour aux sources

Pour ce qui est de l’inédit comme évoqué plus avant, c’est du côté des douze jeux Game Gear inclus, tous liés par l’univers de Sonic. Ces titres sont pour certains totalement inconnus chez nous car sortis uniquement au Japon. Au classement, Sonic The Hedgehog et Sonic the Hedgehog 2 sont de solides adaptations des deux premiers épisodes Megadrive. Ces deux versions sont d’ailleurs similaires à leurs équivalent parus sur Master System : une prouesse sachant que la Game Gear était une console portable.

Plus évolués en terme de réalisation, Sonic Triple Trouble et Sonic Chaos impressionnent par la qualité des animations de Sonic, proche de celles de Sonic 2 Megadrive. Coloré et détaillé, l’ambitieux level design est toutefois trahit par les limites techniques de la machine, occasionnant de gros ralentissements et bugs. Cela est encore plus flagrant dans le très étrange Sonic Blast. Véritable curiosité, il s’agit d’un Sonic en simili 3D : jouissant d’un graphisme particulièrement hideux, l’animation plafonne à pas loin de 10 images par seconde. Le comble pour notre héros hyper speed.

12 jeux Game Gear : GG… ou pas !

Mais Sonic sait aussi jouer dans un tout autre registre. Comme celle du flipper dans Sonic Spinball : sans atteindre la version Megadrive, le titre reste relativement jouable. A l’inverse des Sonic Drift et Sonic Drift 2. entre Mariokart et Outrun, ces deux jeux ne parviennent pas à la cheville de ses modèles et se montrent d’une extrême difficulté.

On s’intéressera plutôt au sympathique Sonic Labyrinth. Dans une représentation 3D isométrique, on contrôle Sonic sur différents plateaux dans lesquels il vous faut trouver la sortie. Pour cela, il vous faut trouver une clé avant de pouvoir passer au tableau suivant. Mélangeant casse-tête et adresse, il se montre agréable à jouer. Niveau réflexion, on notera la présence de Robotnik’s Mean Bean Machine, l’adaptation occidentale de Puyo Puyo à la sauce Sonic. Le titre est présent en version solo et en version deux joueurs.

Quand Tails se la joue solo

Autre titre qui sort du lot, Tails Adventures fait parti de ces inédits sortis exclusivement sur Game Gear au Japon à l’époque. Il s’agit d’un metroidvania (!) où l’on contrôle cette fois-ci l’acolyte de Sonic, le renard Tails (Kitsune dans sa version japonaise). L’objectif ici est d’aider Tails à récupérer tous ses gadgets pour trouver les Emeraudes er sauver Cocoa Island de l’armée Kukku. Le jeu est assez difficile avec peu d’anneaux permettant à Tails de faire face aux ennemis. La réalisation s’avère quant à elle assez réussie et sort du concept habituel des jeux Sonic. On pourrait en dire autant de l’autre titre mettant en scène notre renard, Tails Skypatrol. Dans ce jeu, il faut mener Tails au travers de différentes difficultés tout en volant. Très difficile, on ne comprend pas toujours ce qu’il y a à faire et on meurt très facilement.

En attendant Sonic Superstars…

En définitive, je ressors mitigé des ajouts Game Gear dans Sonic Origins Plus. clairement, j’ai apprécié pouvoir (re)découvrir ces titres sur grand écran avec un bon éclairage, l’écran de la Game Gear étant assez sombre malgré son rétro-éclairage. L’intérêt des titres est cependant très variable, la moitié seulement valant la peine qu’on s’y penche. Question à M. SEGA : tant qu’à réaliser une compilation 8-16 bits Sonic portables, pourquoi ne pas avoir aussi intégrer les volets N-Gage (Sonic-N), Neo Geo Pocket Color (Sonic Pocket Adventure) et surtout Game Boy Advance (Sonic Advance 1 & 2) ? Ces titres valent le détour et n’ont de plus jamais fait l’objet de rééditions depuis leurs sorties. Alors svp, sortez un Sonic Origins Plus + avec ces ajouts !

Sonic Origins Plus est actuellement disponible sur consoles Nintendo Switch, Playstation 4, Playstation 5, Xbox One, Xbox Series et PC.

VERDICT
6/10

JEU - Sonic Origins Plus Switch

Sonic Origins Plus est une compilation digne d’intérêt pour ceux qui veulent découvrir les premières aventures en jeu vidéo du plus célèbre des hérissons. Le travail de réédition est remarquable et permet de profiter des titres avec le confort visuel et audio des écrans actuels. Les ajouts sur les volets majeurs contenteront sans doute les fans. Les jeux Game Gear s’avèrent être des curiosités intéressantes en dépit d’un intérêt somme toute limitée. Il est dommage que Sega ne soit pas aller au bout du concept d’archiviste en rassemblant l’ensemble des titres Sonic 2D de l’ère 8-16 bits dans cette compilation.

On adore…

  • Sonic the Hedgehog, l’inégalable
  • Redécouvrir les titres d’une nouvelle façon avec Amy ou en mode miroir
  • L’interface 3D des menus bourrés de clins d’oeil
  • Tout un tas d’images et musiques à débloquer
  • La tentative de créer un lien sous forme d’animé dans le mode Histoire
  • Quelques jeux Game Gear sympathiques : Sonic 1 & 2, Tails Adventures, Sonic Labyrinth

On déteste…

  • Devoir repasser à la caisse pour un add-on à l’intérêt discutable
  • By bye les musiques originales de Sonic 3 & Knuckles…
  • Sonic Blast : Beurk !
  • Sonic Drift : Eek !
  • Tails skypatrol : Ouch !
  • Où sont les autres jeux Sonic sortis sur Game boy Advance & co ?

Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une jeu physique envoyé par le distributeur Plaion.

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