Test – Neva : l’amour ouf d’une femme et d’un loup

Le studio Nomada nous revient enfin avec leur dernier bébé : Neva, une épopée lyrique transgénérationnelle, portée par l’amour pour tout ceux qui nous entourent. Et ça fait sacrément du bien !

Gris, le précédent titre du studio Nomada, nous embarquait dans la peau d’une jeune femme qui part dans une longue quête à la recherche de sa voix perdue. Mêlant plateforme et exploration, Gris se voulait dans l’esprit d’un Journey doté du gameplay d’un Ori and the Blind Forest. Personnellement, j’ai été ému par la magnificence des graphismes et l’écriture de ce titre. Autant dire que j’attendais avec impatience la sortie de la nouvelle production du studio. Et l’attente fût longue puisqu’il aura fallu six années et une crise pandémique avant que le studio Nomada n’accouche de leur dernier rejeton, Neva.

Neva, orphelin

La jeune fille et le loup

« Accoucher » : le terme n’est pas innocent ici puisqu’il est question d’apprentissage d’un loup. Suite au décès de sa mère louve, un jeune louveteau baptisé Neva est recueilli par une jeune guerrière du nom d’Alba. Tout deux vont devoir survivre dans un monde où la noirceur domine. Il leur revient de montrer le chemin de la lumière pour délivrer le monde de son obscurité. Au fil des saisons, le jeune loup Neva va devoir apprendre à se battre, à vaincre ses peurs et à se dépasser. Tout cela avec la bienveillance d’Alba. Si cette dernière sera sa protectrice dans les premiers âges, Neva deviendra à son tour un acolyte précieux pour Alba, et même incontournable.

Les décors sont magnifiques

Automne. Hiver. Printemps. Eté.

D’emblée, Neva propose au joueur deux niveaux d’accessibilitée, le mode Aventure pour une expérience de jeu classique et le mode Histoire pour vivre l’épopée sans trop d’embûches. Le mode Aventure se montrant vraiment progressif, je ne saurais que trop vous conseiller celui-ci. Car le premier run du jeu s’avère finalement assez court, entre 6 et 8 heures en dehors de la quête des pierre précieuses. Comme dans Gris, Neva présente une interface épurée et minimaliste. Comme dans ICO, la place est donnée ici à l’ambiance et à la contemplation. Décomposé en quatre chapitres pour autant de saisons traversées, les paysages sont absolument magnifiques. Hypnotisant même : il m’est ainsi arrivé à plusieurs reprises de m’arrêter et de rester planté un instant, à contempler durant plusieurs minutes mon écran de jeu comme le tableau d’un peintre. Du grand art.

Loup, y-es-tu ?

« Neva ? »  ‘Neva ! » « Neva… »

L’ambiance du jeu édité par Devolver Digital m’a également subjugué. Tout d’abord, ces longs moments à parcourir les contrées en regardant les paysages se révèlent dépaysants. Lorsque qu’Alba appelle son loup, elle le fait de différentes manières, jamais de façon répétées et avec une intonation qui varie selon la situation. En grandissant, l’animal s’affirme, devient plus fort et développe de nouvelles compétences. Le joueur le voit ainsi évoluer d’une saison à l’autre. Le sentiment d’attachement croit avec l’âge. Il devient même si puissant que voir Neva s’émanciper puis disparaître dans les derniers niveaux en devient insoutenable pour Alba.

Une rencontre inattendue

Princesse Mononoke

Techniquement, Neva est irréprochable. Les capacités de Neva permet ainsi à Alba d’avoir différentes approches de combat, à distance ou pour immobiliser les monstres. L’animation que ce soit du loup, de la guerrière ou des ennemis est fluide, sans accroc. La bande son musicale vous transporte quant à elle totalement ailleurs. Quand bien même je pestais sur certains passages ardues, ils me poussaient en réalité à me dépasser. Plus grand et plus profond que Gris, le studio Nomada démontre avec ce titre son savoir-faire sur le plan de la narration. Les références sont multiples à commencer par Princesse Monoke. Impossible de ne pas penser au film d’Hayao Miyazaki tant il y a de similitudes dans les messages sur l’écologie et la fraternité délivrés par Neva. Les boss de fin de niveau en sont une belle illustration.

Maîtresse du Mal

Comment ne pas évoquer d’autres allusions comme Shadow Dancer (Sega) côté jeu vidéo, le manga Naruto (Masashi Kishimoto) ou la série de romans Belle et Sébastien (Cécile Aubry) où la complémentarité entre l’homme et l’animal était de mise pour leur survie. On peut aussi mesurer la portée pilophique du titre par sa représentation de l’obscurité : celle-ci fait immédiatement référence à l’oeuvre du sculpteur Auguste Rodin, La Porte de l’Enfer, avec ces corps entremêlés ou qui tombent dans le néant.

Neva est actuellement disponible sur consoles Nintendo Switch, PS4, PS5, Xbox Series, Windows PC et Mac OS.

VERDICT
9/10

JEU - Neva Switch

C’est une véritable ôde à l’amour et l’amitié que nous partage le sudio Nomada avec ce titre. Un cadeau du ciel qui nous fait prendre conscience que l’essentiel ne repose dans les détails mais dans ce qu’inspire nos proches et notre monde. Si l’on passera outre ce voyage trop court à mon goût, cela démontre la qualité intrinsèque de Neva à nous embarquer dans son épopée sur plusieurs générations. Et c’est bien tout ce qu’on lui demande. Merci Devolver Digital de nous faire connaître de telles maetria. Un must tout simplement. 

On adore…

  • L’histoire d’amour entre une femme et un loup
  • Mon dieu que c’est  beau !
  • L’ambiance hypnosisante du jeu
  • La bande son musicale qui te transporte
  • Le gameplay vif et ingénieux
  • Les énigmes

On déteste…

  • Trop court ! On en veut plus !
  • C’est tout !

Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’un code dématérialisé envoyé par l’éditeur Devolver Digital

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