TEST – Dragon’s Lair Xbox Live

On entend souvent des jeux actuels que l’on a tendance à davantage privilégier la forme que le fond, la beauté des graphismes sur l’intérêt même d’un scénario ou d’un concept. Comme souvent, les trentenaires vous lâcheront un « c’était mieux avant ! » ou un « de mon temps, on en avait rien faire que ce soit moche et tutti quanti ! ». A ceux-là, j’ai envie de dire: MENSONGE ! Car il suffit de lancer Dragon’s Lair sur votre Xbox 360 pour comprendre que dans les années 80, on était aussi capable de faire du « beau » bousin…

Avant d’aborder ce test, il faut rendre hommage au travail titanesque des créateurs du Dragon’s Lair originel, en particulier le génial dessinateur/animateur Don Bluth. Ancien de chez Disney, on reconnaît sa patte dans plusieurs productions qu’il réalisera par la suite comme Space Ace, Fievel et le nouveau monde ou le Petit Dinosaure. Un grand visionnaire en soi puisqu’il fût sans doute l’un des premiers à avoir su tirer parti des possibilités interactives d’un jeu vidéo appliqué au dessin animé. En soi, Dragon’s Lair fût un énorme projet puisqu’il avait mobilisé près d’un million de dollars pour être développé (tous les dessins avaient été faits à la main) et fût en l’occurrence l’un des premiers à utiliser le support digital via le Laser Disc de Pioneer, ancêtre de nos DVD.

Pour ceux qui ne connaissent pas le titre (y’en a-t-il encore?), le titre vous met dans la peau de Sir Dirk, chevalier de son état, qui s’en va à l’assaut du château maléfique qui tient prisonnière sa dulcinée, la princesse Daphnée. Trappe, donjon de lave, monstres crapuleux: la croisade de notre chevalier sera loin d’être de tout repos puisque semée d’embûches et autres traitrises bien sadiques. Dragon’s Lair introduit ainsi pour la première fois le système de Quick-Time-Event que l’on retrouve dans la plupart des jeux aujourd’hui. Tout est ici question de réflexe et d’observation. Il vous faudra donc donner les bonnes directions au bon moment et faire les bons choix de parcours pour espérer arriver au terme de l’aventure, qui se conclue en une grosse demi-heure à peine. C’est super court ? Et bien oui !

Dernière adaptation en date de la célèbre borne d’arcade sortie en 1983, cette version a été spécialement développé pour l’accessoire Kinect de la console Xbox 360. Si la majorité des adaptations qu’on a vu fleurir sur les différents supports étaient de simple copier-coller de la version sortie en arcade (à l’exception de Dragon’s Lair SNES et Dragon’s Lair 3D sur Xbox qui proposait une aventure tout en 3D), cette version se différencie par l’ajout de quelques modes de jeu supplémentaires.

Outre l’exécution des commandes grâce à Kinect (comme vos déplacements et de quelques gestes comme le coup d’épée), le titre a bénéficié de quelques modes de difficultés supplémentaires. Rien de bien transcendant cela dit puisque seul le nombre d’essais variera. Le jeu vous donnera la possibilité de comparer vos score de temps de parcours en ligne, vous prendra en photo pendant vos parties pour être bien ridicule et on a même droit à un petit tutorial avec un Dirk en 3D cell-shading. Mouais. Petite cerise sur le gâteau: le mode Theater pour visionner tranquillement le dessin animé sans avoir à gesticuler, une intention louable pour apprécier le travail fantastique réalisé sur l’animation et les dessins par Don Bluth. Et puis… c’est tout ! Voilà qui est dur à avaler à l’heure des jeux vous proposant des heures et des heure de gameplay: pour le prix, autant se louer un bon vieux Disney !

Sans surprise, cette adaptation de Dragon’s Lair n’apporte quasiment rien au concept original. Il était de toute façon difficile d’espérer une rallonge de l’aventure originale à moins de mobiliser ses créateurs: on aurait apprécié tout de même qu’il nous gratifie également de Dragon’s Lair II en complément. Ce n’est pas le cas et c’est bien dommage. Certains s’amuseront devant leur caméra le temps d’un goûter et puis tourneront rapidement la page, pris de remords d’avoir investi 800 MS Points dans le titre plutôt que d’aller au cinéma se mater un bon film. Aventuriers, passez votre chemin !

Note:

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