TEST – Sorcery PS3

On ne peut pas dire que le Playstation Move soit à la fête depuis son lancement en fanfare il y a maintenant deux ans. Arrivé tardivement sur un marché où le concept Wii avait déjà été retourné dans tous les sens, le PSMove aurait pu tirer son épingle du jeu par le côté plus précis de l’accessoire. Peine perdue puisque faute de titres l’exploitant suffisamment, le Move façon Sony se retrouvait très rapidement remisé au rang de gadget qu’on sort de son placard une fois tous les six mois…

C’est dans un contexte plutôt désertique en jeux exploitant le PSMove que débarque Sorcery. Un titre pas si inconnu de ceux qui suivent l’actualité vidéoludique puisqu’il avait était présenté en même temps que l’accessoire PSMove durant l’E3 2010, alors à l’état de simple concept. Deux longues années de gestation et une refonte total de la jouabilité furent nécessaires pour accoucher d’un jeu d’aventure solo, mêlant action et magie. Que faut-il retenir du titre ?

le seigneur des moutons

Dans Sorcery, vous incarnez Finn, jeune berger devenant malgré lui apprenti sorcier, vengeur de la mort de son vieux maître Dash et accessoirement sauveur potentiel d’un royaume sous l’emprise d’une reine maléfique. Tout un programme livré sur un plateau grâce à Eline, princesse frappée d’un sort qui l’a transformé… en chat ! Se jouant à la troisième personne, l’originalité du jeu est de combiner d’un côté vos déplacements avec le Navigation Controller (ou une Dualshock 3) et de l’autre côté un Playstation Move en guise de baguette magique. On évolue alors dans un univers largement inspiré des oeuvres de J.R Tolkien, mélangeant féerie et heroïc-fantasy. On ne s’étonnera pas de devoir affronter tout à tour des golems géants, des sylphides des bois et autres sorciers.

Supercalifragilisticexpialidocious

Comme un certain Harry Potter, il vous faudra apprendre des sorts magiques qui vous aideront dans votre quête. Au nombre de cinq, ils reprennent les éléments naturels que sont la terre, le feu, la glace, le vent et la foudre. Après les avoir assimilé, il vous sera possible de changer de sort à tout moment en maintenant le bouton PSMove et en exécutant le mouvement correspondant au sort. Plutôt astucieux sur le papier, la reconnaissance se montre correct bien que perfectible. Il arrive souvent que dans la précipitation de l’action et après plusieurs dizaines de minutes de jeu, de ne réussir à obtenir le sort qu’au bout de plusieurs essais de mouvements. Autant dire qu’on fatigue bien vite du poignet. Les derniers niveaux vous demanderont également un peu plus de réflexion lorsqu’il s’agira de résoudre des énigmes en combinant plusieurs sorts. Par exemple, devoir enflammer des vasques à distance vous demandera de réaliser une ligne de feu puis de créer une tornade de feu avec le sort du vent et de la déplacer par le souffle du vent jusqu’aux vasques en question. Rien de bien sorcier et plutôt bien vue, on regrette juste que ces séquences faisant appel à l réflexion soient trop rares.

C’est pas sorcier

Car pour le reste, on se contentera très généralement d’alterner paresseusement entre votre sort magique de base et les spécialités, pour terrasser vos ennemis. L’approche se veut d’ailleurs assez répétitive à la longue, les ennemis débarquant par vague sans surprise au fur et à mesure que votre progression. Il y a un manque certain de rythme avec des loooongues phases calmes où il ne se passe rien et des phases d’assauts d’ennemis parfois bien trop loooongues et agaçantes. Le joueur tentera de tromper l’ennui en s’amusant à concocter quelques potions magiques avec les ingrédients ramassés ou achetés auprès d’un marchand ambulant. Mais là aussi, on se heurte à la limitation des combinaisons possibles et à l’utilité relative des potions.

Sorcery jouit pourtant d’une réalisation au-dessus de la moyenne des jeux utilisant habituellement le PSMove, avec des graphismes assez jolis et un doublage de qualité. Malgré la répétitivité des niveaux, l’histoire bénéficie d’une durée de vie honorable, d’environ 5-6 heures en difficulté normale. Mais quel dommage qu’aucun autre mode ne soit proposé hormis le solo ! Pas de multijoueur, pas de mode en ligne ou même de quêtes annexes. La durée de vie du jeu s’en retrouve réduit comme peau de chagrin une fois le jeu terminé, à moins de vouloir à tout prix obtenir tous les trophées.

Même si c’est fait de façon maladroite, Sorcery montre qu’il est encore possible de réaliser un jeu captivant avec l’utilisation du PSMove. Quel dommage cependant que le côté sympathique de jouer les apprentis sorcier et l’univers enchanteur dépeint ne soient finalement gâcher par un manque d’ambition et de finition du jeu. Le manque de modes est une honte pour un jeu vendu au prix fort. On n’aurait pas dit non à des quêtes annexes ou un atelier de créations de sorts magiques. Il faut croire que les studios de développements sont en panne d’inspiration et se sont lassés de la mode des jeux « motion sensor façon Wii ». Décidément, le Playstation Move  continue à payer lourdement son retard et n’en finit pas de courir après l’existence d’une killer-app fantôme pour justifier son existence…

Sorcery est disponible exclusivement sur console Playstation 3.

Note:

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