TEST – Soul Sacrifice PSVita
|Soul Sacrifice – Enfin libéré de ses obligations chez Capcom, Keiji Inafune s’en donne à cœur joie entre son studio Comcept et ses projets communs avec d’autres studios. En attendant Yaiba : Ninja Gaiden Z, collaboration inédite entre le père de Megaman et la Team Ninja, c’est sur Soul Sacrifice que les yeux des gamers sont rivés. Soutenu par SCEE Japon, le titre est une bouffée d’air pour la console portable de Sony qui était jusqu’ici en mal de titres attrayants…
Printemps 2012. Six mois après son lancement, la Playstation Vita stagne de façon alarmante côté des ventes japonaises. Sony en a brutalement conscience: dans la bataille féroce qui l’oppose à la console portable de Nintendo, le constructeur japonais doit impérativement se doter d’une killer-app pour que sa Playstation Vita décolle enfin. Vexé par la trahison de Capcom de ne sortir Monster Hunter 3G exclusivement sur la machine concurrente (on se souvient que le succès de la PSP au Japon avait longtemps reposé sur les ventes des premiers opus de la série Monster Hunter), SCEE Japan contre-attaque en annonçant un nouveau titre, fruit d’une collaboration inattendue avec le père des séries Dead Rising et Megaman, Keiji Inafune. Son nom: Soul Sacrifice. Empruntant aux genres établis par Monster Hunter et Demon Souls, le jeu vous met dans la peau d’un sorcier dont la particularité repose sur sa faculté à obtenir de nouvelles capacités…contre le sacrifice de ses propres membres du corps ! Mais pour survivre, à l’image de la série Infamous, il vous faudra aussi faire un arbitrage entre épargner la vie de vos ennemis, vous régénérer et basculer vers le bien… ou au contraire les sacrifier pour plus de puissance ! Pas de bras, pas de chocolat en somme!
Enfermé dans une cage, vous découvrez que vous êtes l’instrument d’un seul homme, un sorcier malveillant du nom de Magusar. Sans que vous ne sachiez pour quelle raison, cet ordure s’est mis en tête de vous maintenir en vie par pure cruauté et se servira de vous comme scrifice. C’est à ce moment-là qu’un étrange livre bavard du nom de Librom fait son apparition. Celui-ci vous narre au fil de ses pages une mystérieuse histoire faite de combats passés sous les traits d’un jeune sorcier en quête de puissance. Le pouvoir du Librom est de vous laisser le choix de revivre ces moments oubliés et de peut-être les modifier si vous le jugez nécessaire. Ces pages ne renfermeraient-elles pas la clé du mystère qui entoure Magusar ? Voilà le point de départ d’une longue quête à vivre seul ou à plusieurs !
On adore…
Avec son système de personnalisation du combattant efficace, Soul Sacrifice se laisse appréhender très rapidement, avec des commandes basiques au niveau des attaques (normal / puissant). Le système d’inventaire des sorts de magie est particulièrement travaillé et se révèle même stratégique dans son utilisation. On prend rapidement ses marques pour se pencher sur l’arbitrage entre sacrifice de membres pour plus de puissance ou la patience. Le système d’entraide est également bien vue: en cas de mort soudaine, vous alertez vos coéquipiers pour qu’ils vous viennent en aide ou vous vous sacrifierez et apporterez votre soutien à vos compagnons restants.
L’ambiance moribonde et glauque des différents stages se fait immédiatement ressentir durant vos escapades. Outre un charadesign des protagonistes réussi, j’ai bien apprécié le dynamisme des combats qui dénotent avec ceux plus poussifs du modèle Monster Hunter. Le jeu se montre progressif en solo mais limité du fait de l’IA perfectible de vos coéquipiers virtuels: on basculera rapidement en mode multijoueur en ligne pour s’amuser vraiment, entre quêtes annexes à plusieurs et montée en puissance de votre expérience de jeu. J’ai également apprécié la taille réduite des quêtes à accomplir, idéal pour une utilisation nomade de la PSVita (car certains éditeurs de jeu vidéo ont tendance à oublier qu’il s’agit d’une console « portable » donc destiné à être utiliser lorsque l’on est en déplacement!). Enfin, la bande son prestigieuse signée par le vétéran japonais Yasunori Matsuda (Chrono Trigger) ne manquera pas de vous envoûter.
On déteste…
Lorsque l’on voit le titre pour la première fois, on peut être déçue par sa réalisation graphique, en dessous de ce qui se fait sur PSVita. Ce n’est pas vraiment laid mais les éléments 3D et certaines textures se montrent par moment assez grossiers, faisant penser davantage à ce qu’on trouve sur… PSP.
D’autant qu’après une douzaine d’heures de jeu, une certaine répétitivité dans les actions s’installe progressivement: des graphismes un peu plus enjolivés auraient permis de faire passer la pilule plus facilement. Quelques soucis de recentrage de la caméra sont également à déplorer durant les phases frénétiques de mêlées entre ennemis et co-équipiers. Enfin, le doublage japonais n’est pas inclus de base et fait l’objet d’un honteux contenu payant téléchargeable (mais gratuit pour ceux qui ont penser à précommander le titre).
Pari réussi pour l’éditeur Sony qui parvient avec Soul Sacrifice à donner un peu de sang neuf au genre Monster Hunter-like en offrant du même coup une belle exclusivité à la PSVita. En dépit d’une réalisation correcte mais pas inoubliable, c’est du côté de son système de jeu et de sa durée de vie tant en solo qu’en multi que Soul Sacrifice parvient à sortir du lot. Le duo Inafune / Matsuda a conçu une imaginaire remarquable sur fond de combats intenses où l’on apprend de ses échecs, de chamanisme et de sorcellerie où joueurs naviguent entre réalité et au-delà. Même si ce n’est peut-être pas la killer-app qui fera vendre des millions de PSVita, ce coup d’essai est bien transformé et devrait augurer de l’arrivée de suites si le plébiscite des joueurs se fait sentir. On l’espère !
Note: [rating=8]
Soul Sacrifice est disponible exclusivement sur console portable Playstation Vita.
C’est un jeu qui fait du bien à la Vita!
J’apprécie énormément en tous les cas !