TEST – Super Mario 3D Land 3DS

Malgré ses vingt-six ans ans, inconcevable d’imaginer une console Nintendo sans son Mario ! Mais comme pour la Wii, il n’est plus d’usage que le plombier accompagne le lancement d’une machine estampillée Nintendo puisqu’il aura fallu attendre plus de neuf mois avant que Mario ne daigne pointer à nouveau sa moustache. Une attente qui s’avère loin d’être veine au vue de la qualité du titre…

Étonnamment, l’attente suscitée par ce nouvel opus de Mario m’est apparue moins forte qu’en son temps. Est-ce due à sa période de sortie, certes propice aux ventes mais tout autant accaparée par les blockbusters disponibles au même moment ? Les ventes des deux dernières véritables aventures de Mario sur Wii, Super Mario Galaxy 1 & 2, n’ont toujours pas dépassé le stade des 10 millions d’exemplaires quand un New Super Mario Bros Wii revenant aux sources de la série du tout-2D frôle le cap des 22 millions d’exemplaires. Seul motif de satisfaction pour Nintendo: les ventes astronomiques de Super Mario 64 DS qui ont démontré qu’un Mario en 3D pouvait se vendre, même sur une console portable (et c’était en plus une réédition !). C’est finalement dans cette direction que s’est lancée l’équipe de développement pour développer un nouvel épisode des aventures de Mario qui exploiterait la console 3DS, toujours sous la bienveillance de l’incontournable Shigeru Miyamoto .

Retour à la chasse aux champignons

Comme pour conjurer le sort, le titre  Super Mario 3D Land lance un clin d’œil au premier succès des aventures du plombier sur console portable avec Super Mario Land sur Game Boy sorti il y a plus de vingt ans maintenant. Mais il signe surtout le retour aux sources de la série dans l’univers qui a fait naître la légende, celui du Royaume Champignon. Point de Princesse Harmonie ni même de Yoshi ici: on retrouvera tous les éléments propres à la série d’origine avec Toad, la Princesse Peach, le terrible Bowser et ses sbires les goombas et autres koopas. Cet épisode renoue également avec le système des transformations de Super Mario Bros 3: la fleur pour les boules de feu et la feuille pour queue du tanuki/raton-laveur. Seul ajout: le boomerang permettant de transformer Mario en lanceur de boomerang. Quant à l’histoire, elle n’a pas changé d’un iota après plusieurs décennie et il vous faudra comme au bon vieux temps aller tenter de délivrer cette gourde de princesse Peach qui n’a de cesse de se faire kidnapper par le fulminant Bowser.

Best of Mario

Véritable vitrine technologique de ses consoles, Nintendo nous a toujours habitués à nous pondre une réalisation hors-pair pour chaque nouvel épisode de Mario. Celui-ci ne dérogera pas à la règle puisqu’on en prend plein les mirettes dès les premières minutes et je ne prendrai pas trop de risques en affirmant qu’il s’agit du jeu le plus abouti à ce jour sur le support 3DS, tant  d’un point de vue visuel que technique. La réalisation reprend ainsi l’aspect visuel de Super Mario Galaxy 2 pour la 3D en distillant divers éléments déjà aperçus dans New Super Mario Bros Wii. Les séquences de jeu alternent les phases d’exploration avec celles purement plateforme. On ne peut rester insensible à la diversité des environnements proposés, qu’ils soient dans les nuages, sous l’eau, sur la neige, dans une horloge géante ou dans le château de Bowser. Les fans apprécieront de leur côté les multiples clins d’oeil aux précédents épisodes de Mario, Paper Mario, Luigi Mansion et même à l’univers de l’autre série phare de Nintendo, La légende de Zelda, avec un niveau qui lui est entièrement dédié.

Comme du papier à musique, tout dans ce Super Mario 3D Land semble sonner juste: une jouabilité aux petits oignons, notre héros réagissant au doigt et à l’oeil et jouis d’une palette d’animations toujours aussi impressionnante. Le level design est lui aussi particulièrement efficace et on se perd rarement dans les niveaux. Enfin la 3D semble pour la première fois sur la Nintendo 3DS avoir été exploitée pleinement puisque des séquences de jeu sous forme d’énigme ne peuvent être jouées que par l’activation de l’affichage 3D relief. Non, vraiment, pas grand chose à dire devant tant de perfectionnisme si ce n’est…

Plus c’est court, plus c’est bon ?

…la taille des niveaux tout d’abord. Sans doute pour coller au fait que le jeu soit calibré pour un usage nomade, les niveaux se terminent pour certains en moins de 5 minutes et à peine plus en arrivant à collecter les 3 pièces étoiles ! Sachant que le jeu dispose de 8 mondes avec une moyenne entre 3 et 4 niveaux par monde, cela nous donne un total d’une trentaine de niveaux soit l’équivalent d‘environ 4 heures de jeu en fonçant et de 7-8 heures en collectionnant toutes les pièces étoiles du mode Histoire. Une durée de vie extrêmement courte pour un Mario donc qui pourrait choquer bien des gamers.

L’autre point déconcertant est sa relative facilité, en grande partie boostée par les bonus délivrés par le jeu dès que les échecs se montrent trop fréquents: au bout de 4-5 échecs, un bonus tanuki invincible fait en effet son apparition et enlève toute forme de challenge dans le niveau. On pourrait alors se contenter de simplement avancer sans même avoir besoin d’éviter les projectiles des ennemis. Où est donc le plaisir ? A noter cependant que vous avez le choix de prendre ce bonus ou non. Si on ajoute les checkpoints assez fréquents et les quelques boss « en carton » qui tiennent davantage de la figuration, vous aurez tôt fait de boucler le mode Histoire complètement pour finalement découvrir…

L’aventure continue…

… le véritable jeu avec le déblocage des niveaux spéciaux, huit « nouveaux » mondes plus corsés (on reprend les mêmes univers du monde Histoire avec une disposition différentes des ennemis) avec au bout la récompense de pouvoir incarner le frère Luigi. Quelques variantes viendront également faire leur apparition comme des malus, des pouvoirs spéciaux comme la possibilité de se transformer en pierre ou des objectifs à attendre. Voilà de quoi prolonger la vie d’un Mario exquis dans la forme mais qu’on aurait aimé davantage inspiré et surtout plus long et corsé.

Comme un Kinder Surprise, ce n’est qu’à la fin que l’on découvre le plaisir de ce Mario. Sa relative facilité  et la taille quasi-liliputienne de ses niveaux en décevront certains mais ils seront néanmoins compensés par le l’architecture inspiré des niveaux, la maestria de sa réalisation et ses missions bonus une fois l’aventure principale bouclée. Pourquoi alors ne pas avoir proposé un mode multi en ligne comme dans Super Mario 64 DS ? Au final, voilà un Mario qui, même s’il fait le boulot de manière efficace et figurera sans mal parmi vos jeux préférés 3DS, déçoit quelque peu par manque d’audace.

Note :

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