CRITIQUE CINE – Ninja Turtles
|NINJA TURTLES – Plus d’une vingtaine d’années après leur dernière apparition sur le grand écran, les célèbres Tortues Ninja signent leur grand retour avec Michael Bay à la barre. Naufrage en vue ?
Quand on est une petite tortue, on a le choix entre passer ses journées paisiblement dans son aquarium cosy à mâchouiller une bonne feuille de salade bien fraîche… ou se retrouver soudainement transmuter en un guerrier ninja stéréoïdé errant dans les égouts de la ville. Voilà le destin qui attendaient quatre petites tortues et leur père spirituel le rat Splinter, tous victimes du Mutagen, produit toxique de laboratoire qui transformerait votre pomme de terre de jardin en Super Vico.
Le secret semblait bien gardé jusqu’ici sous l’œil bienveillant de Splinter. Mais voilà que la journaliste April O’Neil (Megan Fox) font la connaissance par hasard de nos tortues pas bien discrètes, révélant ainsi leur existence à leur plus terrible ennemi, Shredder.
Trywan – MA NOTE :
Amis nostalgiques des années 90, oubliez tous vos repères de films, comics et dessins animés sur les Tortues Ninja: ce reboot de la licence à la sauce Michael Bay n’a plus grand chose à voir avec ses origines. On peine d’ailleurs à reconnaître au premier coup d’œil nos chères tortues, dont les personnalités ont ici été particulièrement exacerbés: Leonardo le chef de bande, Michelangelo le farfelu devenu carrément rasta, Donatello le génie à tout faire aux binocles et enfin Raphael le teigneux rebelle.
Car physiquement, nos tortues ninja ont légèrement abusé de la salle de musculation, tant leurs physiques résultent du croisement entre celui d’Hulk Hogan et de l’Incroyable Hulk. Miraculeusement, la couleur de leur bandeau a été respectée pour ne pas égarer les aficionados. Pour autant, ces chevaliers d’écailles et de vinyle demeurent des bouffeuses invétérées de pizzas, sacrément bavardes et qui adorent se chamailler à tout bout de champs. Mais ce qu’elles savent faire avant tout, c’est se battre et là, on peut dire qu’on est servi avec des combats savamment orchestrés. On reconnaît la patte « Transformers Bay » lors de chaque affrontement qui use et abuse des effets de ralenti et clashages à profusion.
Ce ne serait rien sans des séquences particulièrement jouissives comme cette descente furieuse sur des pentes enneigées, sans doute parmi les séquences les plus longues et impressionnante dans le genre ! Passons enfin sur la prestation de Megan Fox en April O’Neil : si elle peine parfois à convaincre dans son rôle de journaliste trépidante et un peu trop sage, elle apparaît moins potiche et joue moins de son physique de bimbo que dans Transformers: un bon point donc.
Divertissant, c’est ce qu’on lui demandait et Ninja Turtles fait bien le boulot de ce côté là. Les 1h40 du film filent à la vitesse d’un ninja furtif, le spectateur ayant rarement le temps de souffler, les séquences s’enchaînant à vitesse Mach 3 ! Les fans qui rechercheront une adaptation fidèle de l’intrigue imaginée par Laird & Eastman ne pourront que constater les dégâts (malgré 2-3 clins d’œil comme le cri de guerre Cowabunga et le mini-bus tuné TMNT) et oublier cette adaptation très libre: ici, on troquera son cerveau contre une bonne part de pizza 99 fromages pour apprécier ce divertissement grand public. C’est toujours ça de pris!