Child of Eden: Mizuguchi invente le jeu vidéo orgasmique [GameStop]

Certains jeux marquent une vie de joueur de par leur capacité à émouvoir, à nous émerveiller et même à nous transcender. REZ fait sans doute partie de cette catégorie et sa suite, Child of Eden, devrait suivre le même chemin. A quelques jours de sa sortie, zoom sur ce jeu présenté par son créateur Tetsuya Mizuguchi, présent à Paris pour l’occasion.

Sorti en en 2001 sur la dernière console de l’histoire du jeu vidéo fabriqué par Sega, la Dreamcast, REZ faisait figure d’ovni vidéoludique. Son concepteur Tetsuya Mizuguchi (Sega Rally, Lumines, Meteos) proposait un concept de shoot-them-up mêlé à du ryth’m game (jeu musical) : en clair, plus vous touchiez des ennemis à l’écran dans le bon tempo, plus la bande sonore s’affolait jusqu’à proposer des samples dignes des nuit technoïtes. Le jeu sortira par la suite sur Playstation 2 et est revenu plus récemment sur la scène vidéoludique avec une adaptation HD téléchargeable sur Xbox Live pour la  console Xbox 360.

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Tetsuya Mizuguchi et Tommy François

De l’aveu-même de son créateur, l’idée de réaliser une suite à REZ ne fut pas une mince affaire. Parallèlement à la disparition de la Dreamcast, les ventes de REZ n’avaient pas atteint leurs objectifs malgré la critique dithyrambique de la presse spécialisée. Pire: le départ de Mizuguchi de chez Sega ne laissait entrevoir aucun avenir quant au retour de la licence un jour, au grand désarroi des fans. Pourtant, dix ans plus tard et sous l’impulsion de l’éditeur Ubisoft et de son directeur de nouveaux projets Tommy François, une suite à REZ verra bien le jour. Et c’est suite, c’est Child of Eden.

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Comme son prédécesseur, Child of Eden pourrait se résumer au terme de shoot-them-up aux yeux des  profanes. En réalité, l’expérience Child of Eden ne se joue pas : elle se vit littéralement. L’histoire reprend ainsi le personnage de Lumi, personnage virtuel imaginé par Tetsuya Mizuguchi et mascotte du groupe de musique Genki Rockets, qu’il vous faudra protéger en tentant d’arrêter la propagation d’un virus. En y parvenant, Lumi pourra alors transférer l’intelligence de l’Homme dans Eden, cette intelligence artificielle dans laquelle évoluait l’action de REZ.

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Le développement de Child of Eden a ainsi profité de la sortie de l’accessoire Kinect de Microsoft. Ainsi, le jeu se joue sans manette et l’ensemble des commandes se retrouve matérialisé par les gestes de vos mains. Celles-ci sont d’ailleurs rapidement assimilables : avec la main droite, il vous est possible de « locker » jusqu’à huit cibles; avec la main gauche, vous pourrez envoyer vos salves de tirs; en levant les deux mains, une bombe au nom d’Euphoria se déclenchera et balayera ce qui se trouve sur votre écran en un clin d’oeil. Simple, non? Vos gestes se verront rythmés par la bande son ainsi que par les séquences de jeu à l’écran.

Child of Eden est une pure merveille visuelle: on reste scotché par la beauté des décors, des animations et de ces couleurs qui explosent à l’écran. Au fur et à mesure que l’on avance dans le niveau, le personnage de Lumi se fait plus présent à l’écran. On s’attache peu à peu à Lumi, nourri par l’envie d’aller encore plus loin et d’aller la sauver. On est littéralement plongé dans cette atmosphère à la fois psychédélique et à la fois maternelle envers notre protégée. Un sentiment étrange et inédit permis par l’absence de périphérique entre l’homme, l’écran et la machine. La reconnaissance des mouvements se montrent d’ailleurs très convaincantes. Seule interrogation : il devient très fatiguant de jouer plus d’une heure, les bras levés vers l’écran. Je vous conseille donc de faire régulièrement des pauses entre deux niveaux pour pouvoir pleinement apprécier le jeu sans pour autant risquer de douloureuses courbatures aux avant-bras.

Child of Eden semble tenir toutes ses promesses de l’aveu de son créateur. On sent le travail passionné fourni autour du titre, qui fait plus figure d’œuvre que de jeu vidéo au sens propre du terme. Il est rare de nos jours de voir des titres où la passion transpire et vont bien au-delà des ambitions marketing et financiers. a l’image d’Eric Chahi, de Michel Ancel ou de Shigeru Miyamoto, Tetsuya Mizuguchi fait parti de ces créateurs de jeu vidéo qui ont su apporter leur pierre à l’édifice et faire avancer le jeu vidéo dans la bonne voie. Merci à lui.

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Distribué par Ubi Soft, Child of Eden sera disponible dès le 16 juin prochain en version Kinect. Une version Playstation Move verra le jour un peu plus tard dans l’année, celle-ci étant encore en cours de développement. Avis aux gamers : un titre à se procurer de toute urgence les yeux fermés !

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