Test – The Great Ace Attorney Chronicles : mémoires rocambolesques d’un avocat en herbe

Capcom se décide à enfin localiser les deux épisodes de The Great Ace Attorney Chronicles jusqu’ici restés chasse gardés dans son pays d’origine. Une arrivée qu’on peut qualifier sans objection, bien au contraire !

Deux ans après Ace Attorney Trilogy, c’est une seconde compilation issue de la série qui nous arrive et non pas des moindres. Il s’agit en effet des deux seuls épisodes inédits. Sorte de spin-off comportant cinq affaires à résoudre chacune, the Great Ace Attorney s’est vu décliné en deux volets, The Great Ace Attorney : Adventure et sa suite direct The Great Ace Attorney 2: Resolve. Pour le coup, l’initiative de Capcom de les rassembler est tout sauf opportuniste puisque le second épisode n’a réellement de sens que si vous avez bouclé le premier. Vous voilà prévenu !

Première objection !

The Great Ace Attorney Chronicles se déroule chronologiquement bien avant la série Ace Attorney que nous connaissons. On incarne en effet rien de moins que l’ancêtre de Phoenix Wright, Ryunosuke Naruhodo, au temps de l’ère japonaise Meiji. A cette époque, le Japon vit une transition tourmentée, confrontant le traditionalisme japonais et le colonialisme britannique. Une tension politique qui vient s’immiscer dans les périples de notre cher Ryunosuke. Le jeune homme se retrouve malgré lui accusé de meurtre, pris en flagrant délit arme à la main. Cette accusation lui une mise en accusation au tribunal. Malgré les preuves qui l’accable, Ryunosuke décide de prendre son destin en main en devenant son propre avocat d’office. C’est à ce moment que le joueur intervient pour tenter d’innocenter notre étudiant.

Place à l’enquête

Comme dans les épisodes de Phoenix Wright, cette première affaire fait figure de mise en bouche sur les mécaniques du jeu, rondement mené. Celles-ci se déroule en deux phases principales : une phase d’interrogatoire puis une phase d’analyse des pièces à conviction. Durant les interrogatoires, le joueur doit déceler les contradictions dans les propos des témoins. Une phase loin d’être évidente, d’autant que le jeu n’a été localisé qu’en anglais : certains termes ou expressions demandent un certain niveau de maîtrise de la langue de Shakespeare pour en apprécier toute la subtilité par moment voir même sa compréhension. En phase d’analyse des pièces à conviction, il faut scruter le moindre détails visuels en manipulant les objets ou en relevant certains témoignages ou informations écrits. Le joueur doit alors faire preuve d’observation et user de son sens de déduction car le moindre petit détail peut avoir son importance.

Des nouveautés sans appel

Une fois la première affaire passée, Naruhodo quitte son pays natale pour Londres. Le joueur sera alors confronté à des phases d’exploration façon point and click. De véritables enquêtes policières où il vous faudra croiser le fer en terme de déductions avec le plus grand détective de tous les temps : Herlock Sholmes, l’alter-ego de Sherlock Holmes ! Ce « battle de déductions » vient ainsi apporter de la diversité aux mécaniques habituelles de la série. Naruhodo devra en effet nuancer dans ces phases les déductions bien souvent farfelues de notre célèbre londonien. The Great Ace Attorney Chronicles innove également avec le vote des jurés anglais : ces derniers auront la possibilité de voter l’issue du procès matérialisé par un poids sur la balance de la Justice. Au joueur de tenter de les convaincre ou de les contredire suivant les situations.

Elémentaires mon cher Naruhodo !

Dans l’ensemble, le titre se montre toujours aussi efficace par son gameplay éprouvé. Son contexte historique donne du poids à la trame scénaristique mené tambour battant. Les retournements de situation ne manquent pas et il est difficile de décrocher d’une affaire. Côté réalisation, on saluera la volonté des développeurs de mettre en scène la dramaturgie des procès, avec l’intégration timide de la modélisation 3D des personnages. On décernera une mention spéciale sur l’originalité de ces derniers, tant côté des témoins que des protagonistes, Herlock Sholmes en tête. Même constat sur le plan musical : la bande son des deux épisodes de The Great Ace Attorney est un pur bonheur, nous plongeant tantôt au coeur de l’intrigue ou nous surprenant lors des volte-face. Enfin, il faut souligner les notes humoristiques qui jalonnent cette compilation réussie, sublimés par des dialogues doublés pour la première fois. Un vrai bonheur que sa durée de vie entre 60-70 heures ne viendra bien évidemment pas entachée. A noter qu’une option est proposée à ceux souhaitant suivre l’histoire sans vous embarrasser des séquences d’investigation mais vous avouerez que ce serait passé à côté de quelque chose, non ?

the Great Ace Attorney Chronicles est actuellement disponible sur Nintendo Switch, PS4 et Steam PC.

VERDICT
8/10

JEU - The Great Ace Attorney Chronicles

L’attente aura été longue de cinq ans mais elle en valait la peine. On peut que louer l’initiative de Capcom d’avoir ressorti de ses placards ces brillants épisodes The Great Ace Attorney Chronicles. Même si cela se fait au détriment de l’absence d’une traduction française, il aurait été vraiment dommage de se priver de ces spin-off. Les affaires bénéficient d’intrigues bien ficelés happent littéralement le joueur. Le charisme de ses personnages ne peut que prêter à sourire et à se passionner au dénouement des intrigues. Enfin, on ne boudera pas notre plaisir de pouvoir en profiter sur plusieurs plateformes, que ce soit sur Switch en mode nomade ou tranquillement devant son PC à la souris. Un must !

On adore…

  • Des enquêtes aux petits oignons…
  • … avec des rebondissements à l’issue parfois improbable !
  • Le vote des jurés !
  • Le charisme des protagonistes
  • La bande son transcendante
  • OBJECTION !

On déteste…

  • My French is not rich ????
  • Une modélisation 3D sans fioriture
  • Pourquoi avoir attendu 5 ans ?

Test réalisé sur PC à partir d’une version digitale envoyée par l’éditeur Capcom France.

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