TEST – Knack PS4 : du saucisson à la quenelle

KNACK – Maintenant que la PS4 est une réalité pour des millions de joueurs dans le monde, l’heure est à l’analyse des premiers jeux qui ont formé le bataillon de son lancement. Car, même si Sony s’est félicité du succès de des ventes de la machine en elle-même, il reste que ce sont les titres qu’elle supporte qui font tout son intérêt. Si Killzone : Shadowfall s’adressait aux joueurs aguerris, il revenait à Knack d’attirer vers lui le grand public.

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Depuis Super Mario Bros sur NES, l’Histoire du jeu vidéo a montré qu’un bon jeu de plateformes pour une nouvelle console était bien souvent synonyme de success story : Super Mario World, Sonic the Hedgehog, Rayman, Donkey Kong Country, Crash Bandicoot, Jake & Dexter, Tomb Raider, Uncharted ne sont que quelques exemples parmi les plus renommés. Un bon jeu de plateformes demande en effet un savant mélange entre scénario captivant, graphismes hauts en couleurs, bande son immersive et personnage charismatique : le genre idéal pour démontrer les principales capacités techniques d’une machine en somme. Par ailleurs, le lancement d’une nouvelle console rime habituellement avec l’arrivée de nouvelles licences.

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Voilà la raison pour laquelle Sony a misé sur un premier titre dédié à sa PS4 développé par les équipes japonaises de Sony Computer Entertainment et dont le titre fleure bon la saucisse de Strasbourg : Knack. Présenté au public début 2013, on le doit à un homme déjà à l’origine de nombreux succès sur les consoles Playstation : Mark Cerny. Ce dernier a en effet œuvré sur les séries Crash Bandicoot, Spyro, Jake & Daxter et Ratchet & Clank. Autant dire que le genre jeu de plateformes, ça le connaît ! Si l’Europe et les Etats-Unis, l’accent a été davantage mis sur Killzone  : Shadowfall vendu en bundle avec la PS4 pour son arrivée, il faut savoir que c’est Knack qui a été choisi pour accompagner la console lors de son lancement au Japon le 22 février prochain.

Mais qu’est-ce que Knack ? En fait, il s’agit d’un être composé entièrement de reliques, sorte de pierres énergétiques. Invertébré à la manière de Rayman, Knack a la capacité de faire évoluer sa forme en absorbant de nouvelles reliques, passant d’un être pas plus haut qu’un mètre en un gigantesque colosse ! Au fur et à mesure de l’aventure, notre héros glouton sera également capable d’absorber d’autres éléments comme le verre, la glace, le feu, le bois ou le métal : ces derniers lui conféreront des aptitudes supplémentaires comme la possibilité de devenir invisible aux rayons, de geler ou d’embraser ses ennemis. A l’inverse, il vous faudra faire attention à la chaleur lorsque serez composé de glace ou à des aimants dans le cas du métal, au risque de redevenir un nabot.

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Côté scénario, on ne va pas s’emballer : à l’issue d’une expédition d’études sur les reliques, le Professeur Vargas vous a découvert par hasard. Les propriétés exceptionnelles dévoilées par Knack fut pour le professeur une découverte d’importance, voyant en lui un moyen efficace pour éliminer la menace des attaques gobelins et sauver l’humanité. C’était sans compter sur les plans machiavélique de Victor et de son assistante Kathrina, qui décèle en Knack un moyen de découvrir un trésor de reliques mystiques.

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On adore…

Ciblé grand public, Knack se montre logiquement très accessible dans son approche. Notre bonhomme se laisse en effet diriger aisément au pad à l’instar d’un Ratchet, avec des commandes se résument au minimum syndical : saut, attaque, super attaque. Au nombre de trois, la puissance des super attaques variera en fonction du nombre de jauges de reliques à consommées. Étonnamment, Knack se montre plus ardu qu’il n’y paraît au premier abord, les attaques ennemis se montrant particulièrement impactantes sur votre maigre jauge de vie. On se surprendra à mourir plusieurs fois sans trop comprendre lors de certains passages délicats, où les ennemis vous chargeront au corps à corps ou à coups de projectiles explosifs. D’autant que les checkpoints sont assez espacés entre eux. Une fois la mécanique assimilée cependant, on avance assez rapidement durant les niveaux qui composent le jeu, avec des sources de ravitaillement en reliques finalement suffisamment nombreuses pour assurer votre survie. Il vous faudra ainsi compter entre 6 et 7 heures pour venir à bout des treize chapitres, chacun découpé en quatre sections distinctes.

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Knack offre également la possibilité de suivre l’aventure avec l’aide d’un second joueur, ce qui est toujours plaisant et peut offrir quelques instants de fous rires. Une fois le mode solo bouclé, on débloque l’option Arène, sorte de mode survie où il vous faudra vaincre des hordes d’ennemis le plus longtemps possible sans périr. Vous pourrez également reparcourir chaque niveau dans un mode Time Attack et comparer vos temps dans un classement mondial.

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Enfin, pour compléter totalement le jeu, il vous faudra collectionner des reliques entreposées aléatoirement dans des coffres au sein des niveaux et conférant à Knack des capacités supplémentaires comme la détection de reliques, le ralentissement de temps, etc. Plus difficiles à trouver, les rubis changent même l’apparence de Knack une fois que celles-ci sont toutes trouvées. De quoi satisfaire les collectionneurs en herbe ! La bonne idée des concepteurs du jeu est d’avoir offert une interactivité avec une application mobile dédiée téléchargeable gratuitement, Knack’s Quest : sorte de Candy Crush dans son principe, il vous permettra de récupérer d’autres reliques pour compléter votre collection. Malin !

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On déteste…

Graphiquement parlant, les capacités de la PS4 sont mis à contribution dans le personnage de Knack en lui-même et des milliers de reliques qui le composent, c’est clair…

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Mais que dire du reste ? Les niveaux se montrent peu inspirés et réduits à de simples couloirs façon Onimusha : impossible de se balader où bon vous semble ! Les caméras fixes ne permettent jamais au joueur d’adopter un meilleur point de vue, rendant certaines phases de plateformes délicates. Le joueur doit par contre se farcir les vagues ennemis de manière inlassable, les unes après les autres. Ce qui provoque un sentiment de répétition dès les premiers chapitres. Certes, on bénéficie de quelques sursauts heureux lors des séquences assez jouissives de Knack en colosse où l’on dévaste des villes entières et balance des tanks sur les malheureux avions de passage, mais cela ne va plus loin. Les variations de capacités ont trop peu d’impact sur la jouabilité et on regrette que notre héros ne gagne pas davantage en expérience tout au long de l’histoire.

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Que dire enfin du chara-design des personnages qui, à l’exception de Knack, fait penser à de vulgaires marionnettes du Muppet Show en mouvements ? Seule la motion capture et le doublage s’en sortent correctement dans l’histoire (et encore). Bien que l’on soit habitué au fait que les jeux de lancement soient toujours perfectibles, c’est à se demander où est passé toute l’expérience cumulée de Mark Cerny sur les Ratchet et autre Jak & Dexter, sans oublier la profondeur de jeu à cent mille lieux de celle offerte par ce « next-gen ». En fait, Knack, c’est l’histoire de la quenelle qui voulait se faire plus grosse que le saucisson en définitive…

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Knack n’est pas mauvais en soi mais laisse un goût amer d’inachevé pour un jeu first-party censé démontré les capacités exceptionnelles de la nouvelle console PS4. Un peu comme Heavenly Sword au lancement de la Playstation 3, Sony nous offre un jeu qui apparaissait avoir du potentiel sur le papier, mais qui s’avère gâché par des considérations marketing de lancement. On se retrouve avec un jeu inachevé de bout en bout, répondant à un cahier des charges restreint au minimum. C’est bien dommage. Mais il est de toute façon clair que l’on devrait revoir Knack sans une suite, le succès de ses ventes se faisant au bénéfice de l’absence total actuellement de concurrents sérieux sur la plateforme. La donne aura cependant changé à ce moment-là quand d’autres titres arriveront sur le marché et on verra à ce moment si le joueur sortira aussi facilement ses 70€ pour s’offrir une nouvelle pause Knack.

Knack est actuellement disponible exclusivement sur console PS4.

Note :

 

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