TEST – Contrast PS4 : entre ombres et lumières

CONTRAST – Porté comme l’un des titres les plus prometteurs sur la première fournée de jeux de la toute nouvelle console PS4, Contrast est le premier jeu du jeune studio québécois Compulsion Games. Il a surtout plus la lourde tâche d’être l’un des premiers jeux offerts aux premiers abonnés Playstation Plus de la console de Sony : un test à l’échelle mondial donc pour un titre à la sortie un peu trop précipitée…

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Contrast nous renvoie dans la période des années folles, les années 20, où jazz et cabarets enfumés font bon ménage, et où le cinéma muet en noir et blanc fait ses débuts. On y incarne Dawn, grande jeune femme muette aux courbes longilignes et à l’accoutrement sombrement bariolé. En réalité, elle est la compagne de jeu imaginaire d’une petite fille, Didi. De nature enjouée et curieuse, la petite part à la recherche de son père, bien trop souvent absent du foyer familial au grand damne de son épouse, chanteuse de cabaret. Ce que Didi apprendra de lui très vite, c’est que le malheureux est embarqué dans le projet fou de monter un spectacle de cirque, dont l’argent investi provient de personnes peu recommandables. A l’aide de Dawn et de ses pouvoirs permettant de passer dans l’ombre, la jeune fille va faire tout ce qui est en son pouvoir pour ramener la paix dans le cocon familial.

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On adore…

contrastLa première fois que j’ai testé Contrast, j’ai été enthousiasmé par ce concept mêlant plateforme et casse-têtes reposant sur le principe du bascule entre ombre et réalité. Coïncidence ou pas, la dernière aventure de Link de la Légende of Zelda sur 3DS, A Link Between Two Worlds, reprend justement ce principe. D’autres titres profite également de ces deux principes, celui du jeu de lumières et de monde dédoublé. L’un des premiers à utiliser ce principe est A Shadow’s Tale de l’éditeur Hudson Soft : sorti en 2010, on y dirige un petit garçon enfermé dans le monde des ombres tentant de s’échapper d’une tour sans fin. Bien qu’assez différent, Black Swan que j’avais testé sur PS3, utilise les ombres et lumières pour leur aspect esthétique et fascinant quand ils sont associés à la complexité d’un level design. Enfin, le récent Rain sorti sur PS3 également, reprend l’idée du personnage imaginaire qui tente de trouver une existence parmi les vivants.  En soi, Contrast n’apporte donc rien de vraiment neuf dans le paysage mais c’est dans cette alchimie entre énigmes et ambiance jazzy que le charme opère sur le titre.

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Les ruelles sombres, le sentiment de solitude et l’impression de faire parti d’un long métrage muet : tout ces éléments contribuent à l’esprit unique du titre, rappelant par moment Bioshock. Assez simple à prendre en main, on assimile très vite les aptitudes de Dawn. Les énigmes se montrent d’ailleurs assez originales comme celle où on jouera sur le positionnement de panneaux publicitaires pour créer avec leurs ombres une véritable rampe d’accès à l’étage supérieure. Les derniers niveaux sont assez remarquables dans les possibilités offertes : si il n’est pas possible de porter une caisse dans un monde réel, dans le monde des ombres, un simple halo de lumière devient alors un treuil remarquable. Sous la forme d’une histoire en trois chapitres, on suit les aventures de Didi entrecoupées de séquences cinématiques tout en ombres. Le doublage français est d’ailleurs assez réussi et contribue à nous plonger dans cet univers onirique.

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On déteste…

Malgré tous les espoirs que je portais sur le titre de Compulsion Games, je dois avouer avoir été déçu par plusieurs de ses aspects. Etait-ce pour des impératifs de date afin de coïncider avec celle du lancement de la PS4 ? Toujours est-il que le titre recèle de bugs en terme de collisions et d’enchevêtrements des éléments 3D. Le programme en lui-même se montre même assez instable : entre plantage sur les derniers niveaux, il m’est arrivé à quelques minutes de la fin du jeu de ne pas pouvoir y accéder, la cinématique ne voulant tout simplement pas se lancer. Cette instabilité a le don de m’agacer, d’autant que les temps de chargements s’avèrent plutôt longs pour certains.

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Parmi les autres aspects qui font vraiment tâches, on notera les points de sauvegarde intermédiaire pas toujours judicieux ainsi que les nombreux soucis d’inertie de Dawn, rendant certains enchaînements de sauts assez irritants à la longue. Et si techniquement le jeu s’en sort de justesse, que dire de sa durée de vie famélique ne dépassant pas les 3-4 heures de jeu pour boucler les 3 chapitres ? C’est vraiment dommage car ce n’est que sur les deux derniers chapitres qu’on constate le potentiel en terme de gameplay que renferme le titre. Au moment où on en voudrait plus, on a droit à un simple générique de fin. Frustrant. Les chasseurs de trophées seront par contre heureux de savoir qu’atteindre les 100% s’avère assez facile en peu de temps.

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Le poids d’un lancement d’une nouvelle console est bien lourd à porter. Qui plus est lorsque l’on s’aperçoit que le titre annoncé n’exploite en rien les capacités réelles de la machine. C’est le leurre suscité par Contrast : un jeu porté en louanges en tant qu’argument de vente à l’achat de la PS4 de par son exclusivité et sa gratuité. Sachant que le titre est proposé à 14,99€, on ne peut donc que s’en réjouir de premier abord. Mais son aspect inachevé sur tous les plans, que cela soit technique ou niveau contenu, assombrissent une expérience pourtant assez magique dans son concept. Le potentiel était là, c’est bien dommage.

Contrast est actuellement disponible sur Playstation 3 et PS4.

Note :

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