Test – Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition : le remaster à la recherche du temps perdu

Le mythique JRPG Chrono Cross revient avec Chrono Cross: the Radical Dreamers Edition, un bundle composé du remaster du jeu et de la nouvelle inédite Radical Dreamers : Le Trésor Interdit.

Apparu pour la première fois en 1999 sur la console PSOne, Chrono Cross poursuivait la lignée démarrée par Chrono Trigger quatre ans plus tôt. Les deux titres avaient en commun de partager le même univers imaginé par le scénariste Masato Kato à l’époque chez Squaresoft. Vingt-trois ans plus tard, le titre refait son apparition contre toute attente sur nos consoles actuelles. Parmi ces versions, il est impossible de passer à côté de la version Nintendo Switch. Car, comme vous le lirez dans les lignes qui suivent, cette version donne au jeu la stature nomade qu’il mérite enfin.

Magnéto Serge !

L’histoire de Chrono Cross met en scène le jeune Serge, un adolescent qui coule des jours heureux dans son paisible village. Jusqu’à ce jour où il perd subitement connaissances au bord d’une plage. A son réveil, il fait la connaissance d’une jeune fille du nom de Kid. C’est au même moment qu’il découvre que le monde dans lequel il évolue n’est pas celui qu’il croit : dans cet univers parallèle, Serge est mort alors qu’il n’était qu’un enfant. Alors que sa petite amie pleure ce jour défunt, le jeune homme venu d’un autre monde croise le chemin de Kid, jeune fille impétueuse et qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Mais derrière sa joie de vivre, elle dissimule en réalité une blessure profonde, source de motivation pour retrouver son instigateur, le terrible Lynx. Kid ne sera pas la seule à aider Serge à trouver un moyen de retourner dans son monde et à découvrir le secret qui se cache derrière la Flamme de Glace: d’autres compagnons se trouveront aussi sur leur route pour les accompagner, chacun motivé par des raisons propres.

Douce France

Pour avoir fait le jeu dans sa version US sur PSOne à l’époque, j’ai réellement pris plaisir à pouvoir profiter des traductions françaises, particulièrement soignées. Les dialogues sont savoureux, voire drôles et le franc parler de Kid détonne. Visuellement, il demeure identique au jeu de mes souvenirs. Mieux, les graphismes ont été retravaillés en haute définition: il suffit d’observer les décors d’arrière plan et la modélisation 3D des personnages, plus fines et détaillées, pour s’en rendre compte. Un travail titanesque d’après les développeurs car les sources de création du jeu étaient difficilement récupérables voire perdues. Le projet a donc nécessité de restaurer ou reproduire chaque élément à l’identique.

Dommage que les cinématiques CGI d’époque n’aient pas bénéficié de ce traitement. A l’inverse, les musiques ont eu droit à un bon dépoussiérage avec même quelques (mais trop rares) réorchestrations. Mention spéciale sur le chara-design intemporel signé par un Nobuteru Yûki (Vision d’Escaflowne), au summum de son art en cette période.

A l’aube d’un système de combat précurseur

Comme tout bon JRPG Squaresoft de l’époque, Chrono Cross alterne exploration et phases de combats au tour par tour. On retrouve ainsi la complexité du système d’attaque se présentant sous la forme d’une grille. Personnalisable, celle-ci est composée d’attaques spéciales, de sorts de magie et de statuts. Chacune d’entre elles est associée à un élément: rouge pour le feu, bleu pour l’eau, vert pour le vent, jaune pour la terre, blanc pour la lumière et noir pour l’obscurité. Chaque personnage est rattaché nativement à l’un de ces éléments dont il sa force mais aussi sa faiblesse.

Située en haut à gauche de l’écran avantagera, une zone de couleurs conditionne aussi la force des éléments: lorsqu’elle est remplie d’une seule couleur, tous les combattants de la couleur opposée s’en trouveront affectés durant le combat. Enfin, on retrouve le système des Techniques propres à chaque personnage. Issues de Chrono Trigger, certaines Techniques peuvent se combiner entre elles pour des attaques encore plus dévastatrices. Petite nouveauté: il est désormais possible d’accélérer ou de ralentir les séquences combat tout comme les phases d’exploration, si jouer du chrono vous importe.

Les Voyageurs du Temps

Mais le principe de Chrono Cross réside dans l’usage du multiverse, pour passer d’une dimension à l’autre. Ainsi, les quêtes principales et secondaires reposent essentiellement sur cette mécanique. Des éléments, des personnages ou des événements ne sont trouvables ou n’existent que dans un des deux mondes. Lorsque l’on fait l’addition de tous ces concepts, on se rend mieux compte à quel point Chrono Cross révolutionnait le genre et se posait comme le fondateur d’un gameplay dont continuent de s’inspirer bons nombres de jeux actuels. Pouvoir le découvrir enfin sur un support mobile comme la Nintendo Switch rend l’expérience encore plus immersif. Dans ce format, la taille et la qualité de l’écran (notamment sur une Switch OLED) rendent enfin justice à chaque petit détail visuel de l’univers dans lequel évoluent les personnages de Chrono Cross.

De façon assez inexpliquée, j’ai relevé par moment des ralentissements lors des cut-scenes ou des phases de combat : ces ralentissements étaient-ils présents dans la version PSOne d’origine ? Aucune idée. Ils n’entravent en rien le plaisir de redécouvrir le jeu. Un dernier mot sur le bonus de cette édition, la nouvelle Radical Dreamers. Il s’agit d’un jeu textuel sorti à l’époque sur le périphérique de la console japonaise Super Famicom, le Satellaview. Désormais présenté sous la forme d’un visual novel, Radical Dreamers : Le Trésor interdit introduit les origines des Radical Dreamers et permet de compléter le chaînon manquant sur l’origine de l’univers de Chrono Cross. Du tout bon pour les nostalgiques de cette époque et les nouveaux-venus!

Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition est actuellement disponible en version dématérialisée sur Nintendo Switch, PS4, Xbox One et PC.

VERDICT
9/10

JEU - Chrono Cross : The Radical Dreamers Edition SWITCH

C’est un véritable saut dans le passé de vingt-cinq ans auquel nous convie SquareEnix avec cette réédition de Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition. Pour autant, le jeu n’a pas pris une ride. Du système de jeu avant-gardiste aux graphismes pastels en passant par ses musiques mélancoliques : une telle floraison de « bon-goût » ne pouvait qu’engendrer d’un cristal éternel. Un titre qui aura su traverser le temps et qui aura pris son temps avant de nous gratifier enfin, nous autres français, d’une version entièrement traduite et en plus mobile. Et comme dirait l’ami Thierry Roland: « Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. » Un vrai coup de cœur !

On adore…

  • Chrono Cross enfin en français !
  • Un scénario plein de rebondissements
  • Des graphismes remasterisées, en vrai !
  • Un système de combat toujours aussi riche, My Lord !
  • Une bande son qui vous emmènera loin, très loin…
  • Le bonus inédit retrouvé Radical Dreamers 
  • jouer en mobilité à Chrono Cross sur Switch = version ultime

On déteste…

  • Rien de nouveau à l’horizon sur Chrono Cross en lui-même (mais en avait-il besoin ?)
  • Les cinématiques CGI en définition standard caca
  • Le thème principal remasterisé écoutable uniquement sur la page titre: pourquoi ???

Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version dématérialisée envoyée par l’éditeur SquareEnix France.

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