TEST – Bravo Team PS4 : le jeu qui joue à cache – cache

Le PlayStation VR accueille avec Bravo Team un fps qu’on nous promettait immersif. D’accord mais avec de grosses concessions…

Bravo Team

1998: souvenez-vous, Time Crisis débarquait en arcade puis sur PsOne, s’ensuivait quelques années plus tard du spin-of Crisis Zone sur PS2. On s’amusait comme des fous avec notre flingue en plastique bleu. Je me cache. Je sors de ma planque et je tire. Je me recache. Et rebelote. Et ben Bravo Team, c’est ça aussi… sauf qu’on est vingt ans après !

Bravo Team

Bad boys

Bon, je sais, j’exagère. Car si on reprend depuis le début, Bravo Team est un jeu conçu pour tirer parti du casque PlayStation VR de Sony. Côté développement, le studio SuperMassive Games avait les moyens de frapper fort après s’être forgée une belle réputation avec Until Dawn puis le convaincant spin-off en VR, Rush of Blood. Et au premier abord, la réalisation de Bravo Team prenait le bon chemin : dans la peau d’un soldat anti-terroriste, vous escortez l’épouse d’un politicien. Quand soudain, une explosion survient : la diplomate se retrouve enlevée par des terroristes et vous voilà en pleine guérilla civile.

Bravo Team

Au cœur de l’action sur le champs de bataille, l’arsenal de votre soldat repose sur deux armes en tout et pour tout, une arme au poing et un fusil d’assaut. Plus tard, viendront se greffer heureusement un fusil à pompe et une arme de visée mais ça s’arrêtera là. Point de floriture donc et on s’étonnera de n’avoir une quelconque possibilité d’améliorer ses équipements de guerre ou même de pouvoir s’offrir de nouveaux joujoux en boutique. C’est volontaire  nous lâcheraient les développeurs pour rendre le jeu accessible et privilégier les affrontements. Certes, mais au vue de l’intensité qu’il s’en dégage, on se dit qu’il y a tout de même un sérieux problème.

Bravo Team

Zone en crise

Car, c’est tout le système de progression de Bravo Team qui le met à des années lumières des standards FPS actuels. Les déplacements s’effectuent en indiquant simplement le point de destination de notre brave soldat, qui s’y rendra automatiquement. Oubliez donc la liberté de mouvements en open world des Call of et autre Battlefield. Une fois bien planqué, on déverse sans vergogne ses balles sur ses ennemis à l’IA aussi creux que celui d’une moule, avant de se replanquer. Côté munitions, pas d’inquiétude puisque vous en ramasserez à foison durant votre progression. L’aspect stratégique semble aux abonnés absents si l’on peut faire exception de la possibilité, d’un simple geste de la main, d’envoyer son compagnon d’armes en éclaireur ou d’attendre pour vous couvrir. Ce dernier viendra également aussitôt à votre secours si vous tombez au combat, sans limitation d’ailleurs puisqu’il s’avère lui… invincible ! L’avancée dans les six niveaux que comptent le jeu s’avère interminable tant les schémas d’attaques se répètent inlassablement dans des décors mornes et sans originalité aucune. Même les rares séquences d’infiltration ne se montrent guère emballantes. Et ne vous fiez pas aux captures d’écrans qui illustrent cet article : outre l’aspect graphique granuleux, le jeu regorge de gros soucis d’affichage tout le long (tiens, le pied d’un soldat ennemi coincé dans le béton d’un mur…) quand il n’est pas plombé par des temps de chargement lancinants entre chaque niveau.

Bravo Team

Planque. Tir. Aim.

En main, le jeu se montre totalement calibré pour que les sensations soient plus fortes avec l’accessoire PS Aim Controller plutôt qu’à la manette classique : pas étonnant puisque Bravo Team est commercialisé en bundle avec l’accessoire. Pour le coup, les sensations sont plutôt bien restituées, sans latence notable. Et au vue de son prix, cela vaut mieux. Vendu aux alentours de 70€, on essayera de vite le rentabiliser en se lançant dans des parties en ligne une fois le mode Histoire bouclé le temps d’un après-midi. A noter qu’il est possible de faire durer le plaisir avec un ami en ligne qui aura de meilleurs réflexes que le robot qui vous sert de partenaire. En fait, le gros reproche qu’on peut faire à Bravo Team, c’est son manque de fun et d’avoir voulu trop se prendre aux sérieux alors qu’il n’avait pas les moyens de ses ambitions. Dans le genre, préférez-lui un bon vieux Ghost Quad que vous dénicherez pour quelques pesos sur Wii et où on s’éclate bien plus !

VERDICT
4/10

JEU - Bravo Team PS4

Ce n’est pas avec Bravo Team que la réalité virtuelle à la sauce Sony taira ses détracteurs, loin s’en faut. Pourquoi SuperMassive Games s’est-il fourré dans cette galère ? Transposer le concept de FPS classique sur VR en prenant le parti de ne conserver que le minimum (deux armes, déplacement point à point, effet de couloir, level design des maps inexistant) était une énorme erreur. Il aurait été préférable d’envisager le projet sous l’angle des capacités du casque PSVR plutôt que sous celui de ses limitations, ce qui aurait eu le mérite de vraiment immerger le joueur. Un pétard mouillé VR de plus, c’est bien dommage…

On adore…

  • Les sensations avec l’accessoire Aim Controller
  • Ça partait pourtant bien…
  • Quelques passages jolis et immersifs
  • Le mode en ligne à deux en coopération pour passer un petit moment fun

On déteste…

  • Du Crisis Zone pas fun pour un sou
  • Un FPS console estropié pour les besoins de la VR
  • Une IA des ennemis à pleurer tellement elle est pitoyable
  • Des déplacements par à coups qui cassent le rythme
  • La réalisation à la traîne
  • Des temps de chargement. Des temps de chargement. Des temps de chargements !
  • Moins fun et plus cher qu’un Ghost Squad

Test réalisé à partir d’une version dématérialisée

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