Dark Void PS3 [GameTest]

Une fois n’est pas coutume, Capcom a décidé de débuter l’année 2010 avec le lancement d’une nouvelle licence : Dark Void. Un titre qui a pour particularité de ne pas avoir été développé par les équipes de Capcom mais confié à un studio indépendant, AirTight Games. Pour le meilleur ?

Will Hunting

dark-void.jpgL’intrigue de Dark Void débute dans les années 30 durant la Seconde Guerre Mondiale. Vous êtes fraîchement débarqués, vous et votre petite copine, dans une région particulièrement hostile suite à une expédition en avion qui a plutôt mal tourné. Dans la peau de Will, vous rencontrerez durant votre périple une curieuse civilisation primitive totalement dévolue à la cause des Veilleurs, espèces d’aliens visqueux tous droits sortis d’un Stargate. Ces derniers kidnappent votre chère et tendre, vous obligeant de partir à leurs rencontres. Sur votre chemin, vous croiserez une troupe de résistants menés par un scientifique qui se fait appelé Nikola Tesla. Ce dernier vous annoncera que vous êtes le tant attendu sauveur de l’humanité. Rien que ça. Et pour vous aider dans votre combat, vous serez muni de la dernière arme ultra-tendance à cette époque : un jet-pack ! autant l’avouer tout de suite : l’histoire de Dark Void est des plus banales, empruntant aux poncifs de l’Arche Perdu d’Indiana Jones, Stargate et autre Rocketeer dont le design du héros s’inspire grandement.

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Les aventuriers de l’Arche Perdu

Dark Void, c’est avant tout l’alternance entre phase d’exploration à pieds, plateformes, phase de tir et phase de vol. Un mélange plutôt alléchant de par la variété des situations comme annoncée sur le papier qui aurait pu se révéler payant. Malheureusement, l’ensemble de ces phases sont plombées par des mouvements de caméras catastrophiques, tantôt trop près, tantôt dans la mauvaise direction. J’en veux pour preuve ces phases de plateformes où il est fréquent de tomber de celle-ci parce qu’il est impossible de localiser son adversaire tout en tirant. Ou bien ces phases de vol où vous êtes munis d’un lock-on inutilisable puisqu’une fois l’ennemi locké, votre personnage n’aura pas le réflexe de modifier sa direction pour avoir votre ennemi dans le champs de tir.
Vous passerez du coup de longues minutes à tenter de viser vos ennemis en les coursant, sans succès vu que ces derniers passent leurs temps au-dessus de vous. Fort heureusement, il vous serra possible de mener des phases d’attaques d’approche pour écourter ces gun-fights incessants.

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C’est toujours la même chanson

Incessant est l’autre mot qui caractérise Dark Void puisqu’il est particulièrement répétitif. Vos objectifs se résumeront en générale à nettoyer les niveaux sauf à de rares occasions où on vous demandera d’aller détruire un panneau de contrôle spécifique. Bref, rien que du très basique au final côté missions. La jouabilité est plutôt satisfaisante par contre. Les phases de tir à pied se montrent ainsi corrects à la troisième personne avec une possibilité de se dissimuler façon Gears of War à l’aide d’un bouton. J’ai apprécié les phases de plateformes à la verticale plutôt excitantes où vous sautez d’étage en étage avec la possibilité de tirer dans n’importe quel sens. Tout au long du jeu, vous récupérerez des sous pour customiser deux armes à choisir parmi six au total, allant de la simple mitraillette au pistolet à rayons télékinésiques. Dommage que le nombre d’armes soit si faible car on en fait vite le tour.

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Alien syndrome

D’emblée, on remarquera le parti graphique des créateurs assez particulier. Les designers de chez Airtight Games ont voulu donner un côté bande dessiné des années 30 par la coloration graphique et le design cartoonesque des personnages. Le résultat est au final assez mitigé. Le design des personnages est assez quelconque, même si les protagonistes principaux sont tout de même assez soigné. Mention spéciale pour les aliens  et certains boss qui sont tout demême plutôt bien réalisés.Côté animation, on est face à des pantins articulés la plupart du temps. On ressent en outre de grosses faiblesses dans l’animation globale lors des phases de tir où les ralentissements, clippings et autres bugs sont ici monnaie courante. On a réellement l’impression d’un manque de finition global du jeu.

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Dark fate

Le jeu n’est pourtant pas totalement mauvais. On se laisse prendre par la narration et les cinématiques plutôt agréable à regarder, portée surtout par le point fort du jeu : sa bande son. Sublime, elle est orchestrée et digne des grands films d’action. Sans celle-ci, il est clair qu’il deviendrait difficile d’arriver au bout de ce Dark Void qui pêche trop que ne nous amuse. Et quand arrive le générique de fin aux termes d’une quinzaine de chapitres qui se bouclent en 7-8 heures environ, l’envie de ne plus y revenir prédomine, souligne par la fin décevante du jeu. Seule consolation : la petite référence musicale 8-bit du générique de fin qui nous renvoie au spin-off sorti sur DS Dark Void Zero.

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Ce qui s’annonçait comme une nouvelle licence prometteuse s’est terminé en un véritable gâchis aux mains des équipes d’Airtight Studios. On ne peut que comprendre la décision récente de Capcom de vouloir reprendre en mains les productions phares exclusivement en interne quand on voit le résultat affiché ici. Mouvements de caméras hasardeux, bugs, clippings, ralentissements à outrance, répétitifs. Arrêtons la ce triste constat: Dark Void n’a définitivement pas grand-chose pour lui. Dommage, car même si l’histoire ne fait pas dans l’originalité, on se laisse porter par la narration et certaines phases d’action notamment en vol se montrent carrément jouissives par moments. Mais devant tant de carences en matière de réalisation, les quelques idées novatrices ne font malheureusement pas le poids lorsque l’on fait face à des ténors du genre comme Uncharted 2 ou Gears of War. Après Bionic Commando, Dark Void rejoint les rangs des titres que l’on oubliera bien vite.

Dark Void est disponible sur consoles Playstation 3 et Xbox 360. Le jeu Dark Void Zero sera disponible le 5 mars prochain en téléchargement sur le DSiware.

Note :

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